Ruby Swinney

Ruby Swinney dépeint la nostalgie de la Nature

Image d'avatar de Victoire GlauzyVictoire Glauzy - Le 12 novembre 2021

Ruby Swinney ne peint pas, elle dépeint des paysages, des lieux et des silhouettes à partir d’une couche de peinture monochrome. L’insertion de figures fantomatiques dans des scènes symétriques est une approche peu orthodoxe en matière de peinture. Elle réalise un travail hors-norme et s’est façonné un univers fantastique singulier.

Peinture d'une silhouette humaine à côté d'un arbre.
Fruit

Diplômée de l’école des Beaux-arts à Michaelis en 2015, Ruby Swinney est une artiste peintre qui part de la photographie pour réaliser des peintures monochromes étranges. Elle a exposé dans de nombreux lieux comme au Zeitz Museum of Contemporary Arts Africa (MOCAA), au Cap, à la galerie AKINCI à Amsterdam. Elle vit et travaille actuellement au Cap, en Afrique du Sud. En s’inspirant de tout ce qui l’entoure : nature, art, littérature, musique ; elle concrétise des moments d’introspections, et invite ses spectateurs à entrer dans un espace psychologique et émotionnel.  

Une technique particulière

Les peintures de Ruby Swinney sont des œuvres uniques. Elle s’éloigne des traditions de l’art pictural pour expérimenter une autre technique de création qui s’apparente plus à retirer qu’appliquer des couches de pigment. 

Peinture monochrome de silhouettes humaines dans un parc.
Dome

À partir de formats rectangulaires ou carrés, elle construit différents panneaux autonomes, qui assemblés, forment une scène unique. Ses créations sont similaires aux retables religieux qui narrent les scènes d’une histoire. Ses supports favoris sont des matières transparentes comme le papier calque ou la soie sur lesquels elle dépose une couche de peinture. Avec un coton tige, elle retire la peinture pour jouer avec la lumière et créer des formes surréalistes. Cette technique lui permet d’accentuer le contraste entre les espaces blancs en négatif et les sections peintes, en somme, elle s’approche plus de la gravure que de la peinture. 

Triptyque monochrome rouge d'un jardin avec une fontaine.
Foutain

Les toiles sont faites avec une peinture monochromes vibrantes. En retirant la peinture, elle manie les lumières qui deviennent vives et excessives ; la surexposition combine les divers lieux en un tout. L’aspect général est saisissant et cinématographique, les représentations de Ruby Swinney sont spectaculaires et nous intriguent de toute leur vivacité. 

À travers sa peinture elle désire créer des images qui constituent un monde parallèle. Les figures obscurcies et déformées habitent des paysages intemporels donnant cet aspect surréaliste. Tel des documentaires de voyages imaginaires, les peintures représentent des éléments architecturaux avec des structures de paysage et de la flore où elle insère des sujets humains sans visage, sans identité qui sont des silhouettes dérangeantes. 

Ensemble de quatre toiles monochromes vertes et abstraites.
Mystery of Faith
Ensemble de peintures monochromes bleues avec des gens au bord d'un lac.
Black Pool

Distinction entre naturel et surnaturel

Les paysages sont semi-reconnaissables et les espaces inexistants sont construits avec de multiples éléments de lieux réels. C’est la réalité de ces éléments qui fait de ses sites sublimes et fictifs des endroits à l’apparence terrestre et crédible. Ruby Swinney joue sur une distance implicite entre « monde humain » et « natures surnaturelles », l’absurdité des peintures tient à cette simple distinction. 

Une nature fictive

À première vue, le cadre de couleur monochromatique possède des qualités idylliques et onirique mais lorsque l’on se penche sur les détails on ne peut éviter le côté macabre qui s’en dégage. Elle désire exprimer une vérité sur une nature en danger qui se ressent dans les lignes fines des tableaux créant un mirage de cet excès luxuriant et d’une sérénité mise en distant avec le reste de l’image. Il s’agit d’un hommage à l’esprit humain qui évolue dans un habitat naturel, les sujets adoptent les lignes et les textures de l’environnement mais comme dans sa série Conservatory, les plantes sont hantées par les passants et le sentiment de sérénité s’évapore. Le temps, thème de la série, reflète la perspective humaine et comment l’être-humain a modelé ses priorités. Le lieu qu’invente l’artiste n’est plus qu’un souvenir, l’Homme ne peut que se remémorer la nature. 

Ensemble de toiles monochromes vertes et abstraites.
Conservatory
Une toile appartenant à l'ensemble Conservatory.
Conservatory

Les mondes imaginaires de Ruby Swinney sont des interprétations de ses pensées autour de thèmes comme le comportement humain, les consciences, les réalités numériques et la philosophie de l’art. La nature est transformée en un paysage de rêve inquiétant, loin de la tranquillité qu’elle est censée inspirer. Cette nouvelle vision de la nature doit sensibiliser les spectateurs face à l’aliénation croissante de l’Homme et sa relation avec son environnement. Ces créations surréalistes illustrent la précarité de l’existence humaine. Ruby Swinney nous présente les incertitudes actuelles dans un futur proche et la nostalgie d’un monde naturel disparu avec ces œuvres sombres et peu familières. 

Ensemble de peintures monochromes roses et abstraites.
Prosaic Ritual of Youth
Peinture monochrome rose d'une jardin.
Mirror Word
Peinture monochrome rose d'une femme dans un tunnel de plantes.
Akinci

Pour voir plus en détail le travail de Ruby Swinney, rendez-vous sur sa page Instagram.

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Victoire Glauzy
Article écrit par :
Étudiante en Lettres, je me passionne pour l'Histoire de l'art et l'art contemporain en tant que reflet de notre société. L'apprentissage de la photographie en autodidacte me permet de voir le monde sous un autre angle.

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