Dans les pays anglo-saxons, il est des traditions qui, malgré les efforts de leurs victimes pour s’en soustraire, ont la vie dure. Le port d’un pull incongru à l’occasion des fêtes de Noël en fait partie.
L’objectif à peine caché : attaquer sévèrement la rétine tant de son porteur que de l’observateur imprudent. La résultante un peu plus réjouissante : fédérer, réunir, fraterniser autour d’un mauvais goût assumé et, en définitive, rassurant.
A l’origine, ces pulls – dits ugly Christmas sweaters – représentent des bonhommes de neige, rennes et autres arbres de Noël, avec pour chromatique distinctive, du rouge et du vert.
C’est dans les années 80, à la faveur du Cosby Show, que le vêtement acquiert sa popularité. Après une perte de vitesse dans le virage des années 2000, on assiste, depuis une dizaine d’années, à une résurgence du phénomène qui, loin d’être circonscrit aux seules contrées anglaises et américaines, a franchi les frontières pour s’étendre partout ; les enseignes de mass market (H&M) voire plus pointues (Nordstrom) s’en saisissent, tout comme le cinéma (Colin Firth dans The Bridget Jones’s Diary).
Trêve de mystère, voici notre
sélection de 6 masses laineuses infectes, à revêtir au coin du feu avec un peu
de retard : la fête du pull moche, c’était le 21 décembre dernier. Sensibles,
va.
On commence avec du soft : un sapin, quelques paillettes. On oserait presque le porter au bureau, histoire de laisser une trace indélébile dans la mémoire des collègues avant les fêtes.
On ne plaisante plus. Un cerf avec des lunettes de soleil, des boules, des cloches, on nage en plein cauchemar à la colorimétrie infernale. Idéal pour un dîner que l’on souhaite écourter.
Soutenir le PSG, c’est une chose. Vos proches avaient fini par s’habituer à vos beuglements les jours de match, à votre alcoolisme de circonstance et à l’orgie de junk food qui y est associée. Mais dans ce cas précis, il est clair que votre position de chouchou au sein de la famille est menacée. Voire votre existence même.
Voilà une idée géniale pour tous les siamois du monde : enfin leur est offerte la possibilité de festoyer de concert. Problème, la ola, la chenille et autres joyeusetés de leur seront accessibles qu’au prix des pires contorsions. Entre le mauvais goût et le secouage de mouchoirs, il faudra choisir.
L’humanité est-elle en train de payer pour ses crimes ? Il est en tout cas certain que la personne qui revêtira ce sweat en votre présence est en train de se venger de quelque chose. Adultère ? Triche au poker ? Porsche carbonisée ? Il est temps de faire votre examen de conscience.
On n’a pas pu trouver la provenance de ces…choses. Ce qui est certain, c’est qu’en cas de pénurie de sapin de Noël, voici une occasion idéale de mettre à contribution le cousin Jeff, alias #mavieesttellementmieuxquelatienne. Un conseil cependant : pensez à l’éteindre de temps à autre, histoire d’éviter le court-circuit. Une dinde à moitié cuite, ce n’est vraiment pas digeste.