Le temps passe et la nuit demeure. Le soleil se lève moins, ou ne se lève plus. Dans les profondeurs de l’hiver norvégien, durant le solstice d’hiver, les journées se font plus courtes, cédant leurs places à une nuit sans fin. A Tromsö, en Norvège, les habitants cohabitent avec les ténèbres durant cinquante jours. Ces nuits, les plus longues de l’année, sont appelées « mørketid » par les norvégiens.
Afin de marquer le solstice d’hiver, les habitants célèbrent le « Yule », vénéré pour marquer le réveil de la nature à venir. Selon la légende, la fête commémore la mort de Holly King, ou le roi de houx, assassiné par son successeur, Oak King, le roi de chêne. Dieux-arbres, ils ont donné naissance à plusieurs de nos coutumes, notamment les couronnes de gui que l’ont retrouvent à la période de Noël mais aussi celle du sapin, du houx et des cadeaux.
Cette période de festivité suit un rituel très précis et singulier. Douze bougies sont allumées, chaque allumage étant rythmé par la prononciation d’un « mot de lumière », rapporté par celui qui allume la flamme. En réponse, ses confrères répondent « votre lumière brillera ».
Finaliste au LensCulture Street Photogaphy Awards, Tine Poppe nous livre une série de photographie, « Winter Solstice ». Authentiques, sincères, sombres et angoissantes, ces photographies nous plongent dans le quotidien des norvégiens, un dimanche après-midi.
Mais bien que cette fête célèbre la lumière, les habitants en sont quant à eux, privés. Prisonniers d’un hiver obscur et glacial, les norvégiens s’aventurent à l’extérieur. Telles des ombres fantomatiques, ils déambulent dans les rues brumeuses d’Oslo, une lueur sinistre dans le creux de leur main. Une atmosphère étouffante et des lumières volatiles qui semblent descendre de ce voile sombre….
Retrouvez l’intégralité de “Winter Solstice” sur son site