Agnès Birgerson Widin ou Agnès BW est une jeune artiste suédoise née en 1993. Elle fait ses études d’art au lycée Anders Ljungstedts Gymnasium à Linköping. Aujourd’hui, elle réside à Paris où elle est représentée par la galerie • kontakthof •.
https://www.instagram.com/p/08WZp1Eaxp/?taken-by=agnesbwdrawing&hl=fr
Toujours sur fond monochrome, le corps est le sujet premier du travail d’Agnès BW. Son outils est la ligne et sa répétition. Les traits fins, précis, parfois semblable aux tissus humains, créent peu à peu le motif des corps et des visages ciselés.
Ils nous rappellent alors le dessinateur autrichien Egon Schiele et ses corps décharnés, noués, comme désarticulés.
Agnès BW se place dans le rang des artistes que l’on dit “féministe”. Elle dessine le sexe féminin, les seins , les poils, la culotte tachée de sang, la sexualité et la masturbation. Des sujets qui dérangent, parfois censurés.
La masturbation féminine est un sujet majeur pour la dessinatrice. C’est une manière de mettre en lumière une “expression naturelle de la sexualité” sous représentée ou passé sous silence chez la femme. Elle l’analyse face à la masturbation masculine, qui reste un acte quasiment anondin, voir glorifié.
“Les masturbateurs sont présents dans la littérature populaire et classique, le cinéma et la musique, mais les femmes semblent adopter une approche plus discrète quand il s’agit de pratiquer l’amour-propre.”
L’artiste se représente elle-même souvent, dans des autoportraits. Une façon pour elle de renforcer le lien qui l’unit à son travail et de reprendre le contrôle sur son corps. Ce besoin d’émancipation intervient dans une société d’objectification de la femme que rejette l’artiste. Elle dresse ainsi le portrait d’une société contemporaine : entre selfie, mode, nudité, sexe et girl power.
Pas très étonnant alors de retrouver Simone Weil, figure iconique de la lutte des femmes, au milieu des portraits de David Lynch, Frida Kahlo ou encore Tilda Swinton.
Les initiales de son nom, BW, pourraient-elles être évocatrices de “black and white”, les deux matières principales du travail de l’artiste ? Il semblerait que la tendance s’inverse petit à peu, depuis quelque temps la couleur reprend ses droits dans son travail (et sur son Instagram). Le sujet reste le même, le corps, souvent dénudé, mais il semble plus vivant, parfois moins torturé.
Si ces deux teintes priment dans les dessins d’Agnès W, elle utilise aussi des motifs, floraux principalement qui habillent ou encadrent les sujets.
En effet, l’artiste n’est pas monomaniaque. Depuis ses débuts, différents styles s’entrecroisent dans son travail.
Des couleurs au noir et blanc, du trait au “fineliner” à la peinture, des toiles tourmentées à des œuvres empreintes de sérénité, l’étendue du travail de l’artiste recoupe autant de facettes qui se rencontrent pour livrer des œuvres fortes, qu’on vous laisse le soin d’aller découvrir !
https://www.instagram.com/p/BCcYikrEa0w/?taken-by=agnesbwdrawing&hl=fr
Pour retrouver le travail d’Agnès BW: