En 2015 déjà, chez Beware, on avait saisi très rapidement l’ampleur du phénomène : délicatesse des mélodies, rythmique décalée caractéristique, Gabriel Garzόn-Montano nous avait conquis dès la première mesure.
Deux ans et un album devenu classique plus tard (Bishouné : Alma Del Huila), il revient avec un second opus, Jardin. Les perles s’enfilent une à une (Trial, The Game, Fruitflies…), suivant le fil de sa voix inspirée, au groove sobre, précieux, blotties contre des textes au lyrisme désarmant.
Drake lui-même ne s’y est pas trompé, en samplant, dans Jungle (If You Reading This, It’s Too Late), son titre 6 8.
Chez Gabriel Garzόn-Montano, il y a de la lumière et des larmes nostalgiques. Une ferveur unique, que l’on retrouve sur scène, lorsque l’artiste habité laisse éclore son charisme à la débordante humanité.
Dans le clip du titre My Balloon, le rideau se lève sur un couple qui se sépare : ils ne voient rien des lieux idylliques qu’ils traversent, figés dans leurs ultimes adieux. Des fleurs, des fruits, et cette acidité qui font de Jardin l’un des albums majeurs de cette année.
Jardin – Gabriel Garzόn-Montano (Stones Throw Records)
Image@Gabriel Garzόn-Montano