Depuis que l’homme est descendu de l’arbre, il n’a cessé d’user de techniques pour modeler le monde extérieur à son image et à ses besoins. Cherchant perpétuellement à créer une nature qui lui conviendrait mieux. Les villes modernes sont nées, notre rythme de vie s’est accéléré. Toujours plus haut, toujours plus grand, toujours plus vite. On détruit, on construit, on s’étend… Et on efface petit à petit ce qui nous reliait à la nature.
C’est de ce rapport complexe entre l’homme et son environnement que traite le travail de Merve Özaslan. Née à Istanbul, cette jeune artiste turque se dirige vers la pratique du photocollage en 2012, après des études de céramique à la Mimar Sinan Fine Arts University. Dans sa série intitulée Natural Act, elle entremêle images vintages en noir et blanc et photographies couleurs de paysages et d’éléments naturels.
Si le collage a souvent été utilisé pour évoquer nos rêves et nos désirs les plus profonds, il est ici employé comme moyen de réflexion. Il nous questionne sur les rapports que nous entretenons avec la nature, et la place que celle-ci occupe dans notre quotidien.
Avec Merve Özaslan, la nature se découpe et s’intègre partout, sans interrompre les scènes qui s’y déroulent : elle habille les corps, les fenêtres, les sols, jusqu’aux façades des bâtiments. Les espaces sont creusés, modifiés, créant de nouvelles perspectives.
L’artiste ouvre le champ d’un possible où la nature reprendrait ses droits. Où elle ne serait pas cachée et mise à l’écart de la ville. Mais où elle serait magnifiée et l’envahirait complètement.
En détournant des petits instants de vie, elle nous apporte une nouvelle lecture, plus surréaliste et poétique de notre quotidien. Parfois ce sont des rivières de forêt à traverser en plein cœur de la ville, sur d’autres ce sont des fenêtres ou des passages qui s’ouvrent sur des univers plus bucoliques.
Les couleurs vives des éléments naturels contrastent indubitablement avec le noir et blanc des vieilles photographies. Ici la nature est luxuriante, lumineuse, presque sauvage, s’opposant aux éléments architecturaux de la ville.
Dans certains photocollages, comme Hug ou Road, elle devient une entité à part entière, et même un ami sur lequel s’épancher.
En réintégrant la nature dans le paysage urbain, Merve Özaslan réussit à créer des univers singuliers à l’atmosphère apaisante. A l’heure de l’immédiateté et de l’urbanisation excessive, elle nous propose une véritable parenthèse, une respiration à travers notre quotidien parfois trop étouffé.
Un appel irrésistible à se reconnecter à mère nature de toute urgence !
Laissez-vous séduire et découvrez la suite de son travail sur son site ou son tumblr.
1 commentaire
Gratiela
Votre travail est magnifique !