Mayumi Otero est une jeune illustratrice et graphiste hispano-japonaise diplômée de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg.
Son champ d’action s’étend sur différentes formes : l’illustrations de presse, l’édition jeunesse mais aussi la bande dessinée.
Lorsqu’on apprend qu’elle se dit inspirée par l’imagerie populaire, tout fait sens. Son style, qu’on peut apparenter à un genre destiné aux livres pour enfants, est emprunt d’images simples, accessibles, où l’Homme et l’animal semble cohabiter en parfaite harmonie.
Mais sous ce vernis de naïveté et de calme gronde une douce violence soulignée par une iconographie et un style maitrisés. Une force constante et subtile nourrie par des images d’hostilité.
Dès que nos yeux s’habituent enfin à cette double lecture, on découvre un univers parallèle, d’apparence semblable au notre, où se dévoilent petit à petit les détails menaçants d’un monde mystique.
Les personnages sont détendus, voire souriants, comme pour masquer l’agitation qui les habite. Pourtant les scènes représentées sont en décalage avec l’utilisation de couleurs intenses, du doux noir et blanc ou du pop-up. On y voit des scènes de chasse, de fuite, de mise à mort. On aperçoit aussi des corps flottants, des monstres, des géants. La connivence entre Homme et animal devient étrange, ils se confondent jusqu’à devenir chimères et se pourchasser à travers les différentes illustrations.
Il y a quelques années, en association avec l’illustrateur Raphael Urwiller (au style tout aussi remarquable), est créée la maison d’édition Icinori.
Un lieu privilégié de liberté et d’expérimentations, à petite échelle, où chaque projet permet de financer le prochain. Que ce soit en duo ou en solo, ils explorent différentes techniques comme la gravure, le pop-up ou la sérigraphie.
Ici aussi on retrouve la forte inspiration d’imagerie populaire, l’univers de la jeunesse ou encore celui de l’estampe japonaise.
Cet univers original séduit le public qu’il soit jeune ou non, mais pas que. On peut retrouver la patte habile de Mayumi Otero dans de nombreuses collaborations avec des médias ou des marques. La dernière en date : Cotelac, pour qui l’artiste signe une série de motifs.
Le reste de la liste des collaborations est longue: Le Monde, Le Nouvel Observateur, Le New-York Times, Forbes, XXI, Dada, Le Tigre, la revue Trois Couleurs, le festival Rock en Seine, et l’illustration de nombreux livres jeunesses, entre autre.