Dans sa “Mirror Portraits”, le photographe américain Matthew Morrocco explore le concept du double autoportrait en brisant la frontière artiste/modèle.
Avec un concept simple mais néanmoins original, Matthew Morrocco révolutionne la relation photographe-modèle. Deux miroirs face à face, avec au milieu Matthew et son sujet. Une structure claire, qui suffit à créer une photographie vintage aux couches et aux métaphores multiples. Comme si un dialogue silencieux entre lui et son modèle s’instaurait.
Un système simple et complexe à la fois, qui donne de la dimension et de l’espace à ces photos. Un moyen pour le sujet de se raconter, sous l’œil, cette fois visible, du photographe. L’artiste n’est alors plus un outil de communication mais fait bien parti du projet collaboratif de construction de l’image.
Par la superposition des couches et des reflets, Matthew a voulu explorer la façon dont la photographie a modifié nos relations. Les réseaux sociaux faisant partie entière de nos vies, nos rapports aux autres ont évolué et se font de plus en plus par photo interposées sur Instagram.
Inspiré par la Bibliothèque infinie de la nouvelle de Jorge Luis Borges, le photographe a voulu rappeler que l’infini est une illusion. Métaphore qu’il applique à Internet, qui lui semble infini, à certains égards, mais qui ne l’est en réalité pas. C’est pourquoi, selon lui, nous ne devons pas oublier que la capacité d’internet à façonner notre humanité est limitée et qu’une “connexion humaine” doit aussi avoir lieu dans la “vraie vie”.
Chose qu’il a appliquée à lui-même, puisque pour sa série “Mirror Portraits”, il a invité des amis proches ou des personnes qu’il voulait mieux connaître à poser mais surtout à venir partager un bon moment ensemble. Un moyen pour lui d’établir une connexion au-delà de celle instaurée par le travail.
Basé à Los Angeles, le photographe s’est fait connaître grâce à sa série Complicit, mettant en scène ses relations intimes avec des hommes queer plus âgés.
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