Que les dessins de Mathieu Bourrillon puissent être encrés dans l’imagerie cinématographique n’a rien d’étonnant. En effet, avant d’enseigner son Art, cet artiste a d’abord usé ses crayons et mines de plomb pour la cinémathèque de Toulouse, évoluant en parallèle dans l’univers de la bande dessinée.
De ce parcours il reste une expressivité, un narratif irréaliste presque un peu sombre à la manière de Roland Topor. Les références aux films sont évidentes, voir fondatrices, sur une même feuille s’entremêlent les scènes. Des chimères et atmosphères dignes d’Hitchcock, de Terry Gilliam ou encore de Roman Polanski peuples les pages que rempli Mathieu Bourrillon (Polanski qui adaptera dans Le Locataire une œuvre littéraire de Topor, la boucle est bouclée).
Bon nombre de ses travaux arborent un processus de création qui en lui même donne matière à réflexion ; sur la feuille il y a une forme de départ, puis d’autres s’agglomèrent, vont jusqu’à recouvrir le dessin précédent, puis quelques coups de gomme interviennent, et le dessin redémarre, chevauche encore le précédent. Le papier est ici presque inscrit dans la géologie, possédant des strates, des couches témoignant de son histoire qui sont invisibles à la surface.
Et à l’occasion de l’exposition Geodesia, qui se déroulera au Huit le 4, 5, 6 et 7 Décembre, des oeuvres inédites de Mathieu Bourrillon seront exposées. Beware Mag étend son travail de curation et invite ici 5 artistes à réfléchir et créer autour du thème topographie/cartographie, exposant ainsi des oeuvres uniques et inédites. Exposition, workshop sérigraphie animé par Print Van Paris et clôture Dj Sets, voilà ce qui vous attend durant ces 4 jours de fête dédiés au graphisme, au dessin et à la jeune création.
L’événement Geodesia ici
Le Huit ; 8 boulevard Saint Martin, 75010, Paris.
Le collectif de Mathieu Bourrillon;
http://www.latoile-collectif.fr/cms/
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