Certainement parce que je croyais ne pas avoir de problèmes dans ma vie, j’ai regardé par curiosité les charts d’albums en France. Il a suffit de voir Machin Patoche caracoler en première place pour me mettre dans un état de dépression plus intense que le jour où j’ai appris que Derrick était décédé.
Ma vie musicale à présent aussi morne qu’un sketch d’Anne Roumanoff, je me résignais alors à m’enfermer chez moi, caché sous la couette avec pour seule compagnie celle d’un chat pas aussi drôle que sur internet.
J’entamais ainsi une grève de la faim sélective à me nourrir uniquement de carambars et de sucettes volés dans le carré vip d’un festival, avec la ferme conviction que mon acte de rébellion chillante aurait un impact sur les charts français. Il n’en était rien.
Résolu néanmoins à ne pas laisser ce crime impuni et bien conscient que mon attitude mènerait à autant de résultats que de vouloir payer des clopes en pesetas, je décida alors de contacter un certains Erwan de chez Beware, et à lui soumettre une playlist contenant des morceaux à haute tension sexuelle, sous prétexte que le sexe était vendeur, ce à quoi il répondit par l’affirmative.
La playlist fut publiée, écoutée, oubliée. Le roi des beaufs resta au sommet des ventes dix années durant, et moi je repris ma vie. Je ne vécus pas plus heureux, j’eus des enfants forts convenables quoiqu’un brin relous. Mais il s’avéra que leur faire écouter “quand il pète il troue son slip” avait développé chez eux une peur viscérale que j’utilisais comme punition à leurs écarts de conduite.
Comme quoi, on peut dire que Machin Patoche m’a aidé à avoir une vie plus sereine, finalement je ne lui en veux pas.
FIN.
(bref tout ça pour vous dire que la playlist en question que j’ai faite est cool)
1 commentaire
Thibault
Eric, thanks for continuously making the description worth reading!