Le sexe est partout, jusque là, je ne vous apprends rien. Il est traité sur de nombreux médias : vidéo, photo, dessin, peinture, texte, musique … Parfois (souvent) associé à la pornographie, il se présente sous différentes formes : en noir et blanc, romantique, huilé, aguicheur, hard, soumis, trop jeune, trop vieux … Des images martelées sur tous nos écrans jusqu’à l’épuisement de nos désirs.
Et puis il y a des artistes audacieux, qui se démarquent et choisissent une autre voie. C’est le cas de Kim Roselier qui dans l’entrelacement de ses corps dessinent les images d’un langage poétique. A l’origine graphiste, il abandonne ce médium après la découverte et la pratique assidue de la couleur à New-York, lorsque, pendant un an, il travaille pour une styliste. Il s’amourache alors du dessin. Et on est bien content.
Kim Roselier travaille principalement la peinture: la gouache, l’aquarelle et l’eau. Cette dernière est un élément primordial puisqu’elle est à l’origine de cette légèreté et de cette transparence qui émane des dessins de l’artiste. Pour autant, il subsiste toujours cet érotisme fort, cette atmosphère lourde de chair de sens et d’odeurs. Celle qui donne envie.
Parfois sans visage, ses personnages ne nous donnent pas l’information que confessent les yeux ou la bouche. Il ne reste alors plus que les corps, mais qui se suffisent à eux-même, tant le message qu’ils nous délivrent sur /la sensualité de leurs désirs/ est fort.
Les points de contacts entre les corps sont révélés par des jeux de couleurs, d’où naissent de nombreuses compositions. Parfois il en émane des vapeurs, des fantômes, des ombres et fumées. Parfois, au contraire, les formes sont triangulaires, pointues et géométriques et parfois, aussi, les deux en même temps.
Au fil des années, le style de Kim Roselier s’est étoffé, précisé. Il sait aussi se faire plus sage lorsqu’il illustre les pages du magazine M le Monde, de la revue XXI ou habille les murs d’un lunetier parisien.
Pourtant tout le monde semble d’accord pour ne pas le laisser se désister à cet univers qu’il a créé autour de lui. Pendant l’été 2014 il illustre l’émission Les Corps Intermédiaires présentée par Baptiste Etchegaray et diffusée sur France Inter. A (re)écouter.
Il se fait alors porte-parole d’une génération, contemporaine, plus éparse, connectée. Cette génération qui explore une nouvelle forme de sexualité par les canaux des nouveaux médias : sexto, selfie, porno (mais pas que).
Une plongée dans les amours contemporaines, bricolées, inventives, fragiles, audacieuses ou laborieuses mais avant tout libres…
Un peu plus de Kim Roselier