JonWayne

JonWayne : le colosse aux pieds d’argile

Image d'avatar de Arthur TongletArthur Tonglet - Le 19 novembre 2020

Vous connaissez sûrement John Wayne, le célèbre acteur, figure de proue du western et d’une Amérique conquérante. Mais avez-vous entendu parler du rappeur homonyme ?

Extrait du premier album vocal de l’artiste.

Jonathan Wayne ou JonWayne naît en 1990 en Californie. Il choisit ce pseudo en mémoire de son illustre ancêtre : le général Anthony Wayne dont le célèbre acteur tient son surnom. Si la star Hollywoodienne incarne une nation forte, pleine de certitudes, le musicien est le symptôme vivant d’une société emprunt aux doutes.

« This is America, the product of an empty plan
And I’m American, so I guess I’m an empty man »

Black Magic

Jonathan suit une formation d’acteur après la période du lycée. Durant ses cours, il tombe amoureux d’une jeune fille à laquelle il décide d’écrire des poèmes pour l’impressionner. C’est ici que débute sa passion pour l’écriture et les figures de style. À l’âge de 17 ans, il intègre un collectif de rappeurs de Los Angeles. Alors qu’il fréquente le milieu du Hip-Hop alternatif Californien, il rencontre celui qui sera son ami et mentor : le producteur Dibiase.

Extrait du deuxième album vocal de l’artiste.

En 2010, il est l’un des plus jeunes artistes à donner un concert au club Low and Theory. Il est alors repéré par Peanut Butter Wolf, le président du label Stones Throw Records. Ce dernier le met en relation avec Alpha Pup Records. En 2011, il sort son premier album sur ce label. Intitulé Bowser, ce titre fait référence au boss final du jeu Mario Bros. Il sort ensuite une mixtape : I Don’t Care puis un autre album, Oodles of Doodles sur le label Stone Throw Records en 2012.

Dans cette vidéo, JonWayne nous présente sa passion pour le sampling et nous parle de ses influences.

La même année, il sort une série de mixtapes dont les jaquettes réprésentent successivement un paquet de cigarettes Marlboro, une canette de Coca-Cola et un IPod. Une référence sarcastique à la société de consommation dont il dénonce les travers dans ses chansons. Un choix qui lui coûtera d’ailleurs une lettre de la marque Philip Morris pour atteinte à la propriété intellectuelle.

« I’m just a cardiac ghost that wants his body back »

The Come Up Part. 1

En 2013, il sort son premier album vocal où il interprète lui-même une dizaine de chansons. Dans Rap Album One le jeune homme de 23 ans aborde son rapport au corps, ironise sur l’identité américaine et se joue des codes religieux de son pays.

« Red knives in the fireplace 
Cut beef like the bible says »

Black Magic

En 2017 et suite à un combat mené contre son addiction à l’alcool, il sort son deuxième album de rap : Rap Album Two. Il y reprend ses thèmes de prédilection avec cette fois un regard porté sur la célébrité et sa place de personnage public sur la scène Hip-Hop Américaine.

« Look at these homies
So sure of me when I’m not so sure of myself
I need help
But I’m too damn proud to stop the progress now
I need to slow down
But I need a good friend to come and tell me how »

Afraid of Us

Dans son ensemble, l’oeuvre de JonWayne constitue un inventaire quasi exhaustif de ce qui fait la culture américaine d’aujourd’hui. À travers ses chansons, il dénonce l’hypocrisie et les paradoxes de son pays, qu’il décrit comme un géant aux pieds d’argile. Dans une lassitude extrême, le rappeur synthétise les névroses et l’anxiété de toute une population, aujourd’hui davantage considérés comme des consommateurs que comme des citoyens.


JonWayne
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Arthur Tonglet
Article écrit par :
Curieux de l'art sous toutes ses formes, je travaille dans l'audiovisuel et je fais en parallèle de la musique sous le pseudo "O'Bear". J'aime venir ici pour mettre en avant les artistes que j'aime, pas toujours connus à leur juste valeur 🙂

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