Ismaël Gueymard est un photographe basé à Montréal, intrigué par l’esthétique communiste/spatiale des vestiges laissés par le temps et les changements. Dans ses séries, le jeune photographe explore le clash entre les édifices à grandeur surhumaine qui peuplent l’Europe de l’Est par exemple, et le rapport qu’ils entretiennent avec les humains. En ressort, un travail visuellement puissant et un regard intriguant sur le passé et les marques indélébiles qu’il laisse. Même si l’on préférerait ne plus les voir, comme c’est le cas en Bulgarie.
La série END de Ismaël Gueymard est justement le fruit d’un voyage en Bulgarie et d’un voyage dans le temps, à la rencontre de ces monuments du passé. Au bas d’une telle gigantesquetée, au sommet des montagnes bulgares et dans la brume, Ismaël Gueymard dévoile ces clichés grisâtres où le temps s’arrête, comme une dystopie communiste.
Cette absence de vie, de vitalité et de couleurs, c’est le reflet de la désertion humaine. La fin d’une époque avec comme seul souvenir, des tonnes de béton qui coupent le paysage. Des angles trop propres, trop droit au beau milieu d’une atmosphère vide, où le peu de nature qui vit ici, ne reprendra finalement ces droits qu’après de longues années ou siècles…