On n’y croyait plus et puis finalement quelques irréductibles sont passés entre les restrictions : Caracole, Rock in the Barn, Hop Pop Hop… Ces rares festivals qui ont résisté à la tempête (et même à l’orage). C’était le retour des lives, des festivals à taille humaine, des fosses dansantes, des files d’attentes aux toilettes sèches… Mais bon, c’était quand même pas pareil.
À la question de la machine à café vendredi matin : ” Tu fais quoi ce weekend ?” et à la réponse : “Je vais à un festival, Hop Pop Hop”. Les yeux s’écarquillent, le café s’en renverse presque. “Mais quoi ? Mais ça existe encore les festivals ?” Manifestement, il ne s’agissait pas d’une légende urbaine.
Alors comment c’était sanitairement parlant ?
Pour commencer, l’ensemble du festival est décomposé en 3 sites et ça jouait souvent en même temps. Donc 2200 festivaliers au max, répartis ici et là. Complet le samedi et pourtant pas de sentiment d’oppression physique ! Une scène en intérieur, places assises, espacées, et deux sites à l’extérieur aux flancs de la belle cathédrale d’Orléans. Des zones de passages délimitées, masques obligatoires, des fosses dans lesquelles, même tirer une latte sur une clope, boire une gorgée de bière, avoir le nez qui dépasse est un crime punit d’un regard foudroyant des Messieurs/Mesdames Muscles (une équipe d’agents de sécurité veillaient aux grains, certains membres de l’orga faisaient aussi de la médiation)… Ça calme direct les plus téméraires, et ça rend la fosses plus “safe“. Autrement, des zones de “restauration”, ou l’on peut manger, boire, s’assoir, et être un peu debout avec son groupe de potes. Dans l’ensemble, de façon surprenante, c’est bien respecté. Et ça fait du bien, moins d’angoisse.
À la base, Hop Pop Hop s’attache à avoir une programmation française et internationale, mais le contexte que l’on connait tous et dont à le seum-quand-on-prononce-le-nom, fait que 50% des groupes ont annulé leurs venues. C’est donc une programmation alternative, last minute, mais pas des moindres, qui est venue nous régaler. Après on ne va pas se mentir, avec le masque, on manque les sourires, les expressions de ses voisins pendant les concerts, les “ENCORE”, “UNE AUTRE” sont étouffés. Après les “A POIL” ne nous ont pas manqué. Ceux la peuvent s’étouffer, définitivement, dans les limbes de nos masques.
Côté Prog’
Les amiénois de Structures ont livré une prestation enflammée, bien (post)-punk, comme on aime, pour réchauffer en début de soirée les pelouses de ce qui devaient être autre fois le parc d’un cloitre ? Beaucoup de festivaliers ne semblaient pas connaitre, mais en live, les structures ont la même force de frappe qu’une déferlante : emporter tout sur son passage.
On a aimé Bandit Bandit, programmé beaucoup trop tôt, pour nous rappeler les sonorités puissantes à la Black Rebel Motorcycle Club, en français comme en anglais, c’est une recette qui détonne. Quinze Quinze, cette ovni musicale à découvrir absolument. Une déception coté Johnny Mafia, qui se fait foudroyer son concert (façon de parler, ils vont bien je crois), juste il pleuvait beaucoup trop…
Côté grande satisfaction, beaucoup de festivaliers susurrent sous leurs masques que Mad Mad Mad, c’est dingue dingue dingue, que ça aurait dû durer des heures… La ou l’on entend l’inverse sur le closing de Popof...
Pour terminer la palme de : “ LE-concert-qu’il-ne-fallait-surtout-pas-rater” ce weekend, c’est sans débat, Gargäntua, duo au look de métaleux, originaire d’Orléans, qui pour ce match à domicile, a fait trembler la cathédrale. Des boom-boom salvateurs, enragés, tout ce qu’on attendait du quasi-seul festival de l’été.
Avé, la Team de l’Astrolabe. C’était une réussite, mais surtout une nécessité.