Lorsque l’on se réveille d’un sommeil non réparateur, la réalité semble teintée d’une couche irréelle venant perturber notre vision. Si, en plus, tu as passé la veille à parcourir les Pubs/bars/clubs alors ne t’étonnes pas de l’épaisseur de cette couche. Si je te parle de cela, c’est parce que ce trouble est, entre autre ce que m’évoque le travail d’Henrik Aarrestad Uldalen, artiste peintre du rêve, de l’émotion mais tout en restant remarquablement classique et figuratif ; voici son portrait.
Né en Corée du Sud en 1986, Henrik a grandi et développé son art en Norvège où il est installé. Peintre à l’huile, il utilise la peinture figurative pour aborder des thématiques telles que l’existentialisme ou le nihilisme. Ce qui est prenant dans son art est l’émotion qui s’en dégage, une sensation bien plus qu’un message.
Tu trouveras dans ses peintures des portraits, des silhouettes, des nus et des paysages qu’on ne saurait situer. Les portraits seront accompagnés de fumées, de détails en surbrillance nous éloignant du réalisme pourtant révélés par les personnages présents dans le travail d’Henrik. Une impression d’inachevé se dégage des œuvres de l’artiste, en effet, il manque souvent certains éléments, les pourtours sont flous et l’on découvre dans ses tableaux des coups de pinceaux faussement grossiers. Ceux-ci sont bien responsables de la dynamique, de l’énergie issue du rêve éveillé exprimé.
Une destruction maîtrisée,
Il n’est pas rare de voir dans son oeuvre des visages délicats semblant détruits à coups de spatules. Il n’y a pas de meilleurs moyens d’évoquer les sensations ou le rêve que par la vision partielle d’un moment, lorsque ce n’est pas possible d’en montrer plus car le souvenir laissé n’apporte rien d’autre que cela. Ce souvenir ne te laisse qu’avec une impression fugace. La destruction ne semble donc pas être la résultante d’une colère mais bien la démonstration de l’incapacité à se rappeler de tous les détails ou du moins prioriser les éléments qui ont de l’importance. La mémoire, le souvenir et le songe sont étroitement liés à l’interprétation de l’individu qui les exprime. Ne dit-on pas qu’il existe autant de scènes que de témoins? Son compte Instagram présente d’ailleurs l’une de ses peintures murales détruite par un bulldozer; mise en scène de l’éphémère.
Pour suivre ses travaux, c’est par ici