Un jour sortira un livre intitulé « tout ce qu’il faut faire pour rater sa carrière de musicien », et Girl Band sera cité à toutes les pages. En commençant par leur problème pour trouver des noms : celui de leur groupe, celui de leur premier EP « France 98 », et celui de leur premier disque « Holding Hands With Jamie », en référence à leur ingénieur du son.
Avec les 38 minutes que comptent cet album, Girl Band a décidé de rouler fenêtres ouvertes dans un mur bien bétonné, en sortant en même temps que R Kelly, New Order, The Dead Weather et Disclosure. Peu importe, il suffit d’écouter « Holding Hands With Jamie » pour comprendre que le groupe les surpasse tous quand il s’agit de sauvagerie sonore, d’énergie brute et même de sexualité primale. Chacun y trouvera sa petite analogie: certains diront que c’est Nirvana sans les paroles, les Klaxons sans la nu-rave (terme dégueulasse), les Battles sans la rigueur arithmétique, ou les Hives sans leurs costumes jouant bourrés dans une cave crasseuse, entourés de potes qui se bousculent et se cognent contre un plafond trop bas. Girl Band est tout ça et bien plus encore, allant jusqu’à être le seul groupe à guitares à reprendre un morceau techno de Blawan « Why They Hide Their Bodies Under My Garage ». C’est kamikaze, c’est un suicide commercial, c’est parfaitement brillant.
Girl Band – Holding Hands With Jamie (Rough Trade)