Ancien leader des White Stripes, duo iconique qu’il formait avec Meg White (à la batterie), Jack White revient sur le devant de la scène après quatre ans d’absence.
Si son dernier album, Boarding House Reach n’a pas eu le succès escompté, nul doute que les deux nouveaux opus de 2022 sauront réconcilier les fans avec l’Artiste. Comme deux facettes d’une même pièce, Fear of the Down (8 Avril) et Entering Heaven All (24 Juillet) sont tous les deux signés sur le label de l’Artist, Third Man Records.
Un album de rupture
Fear of the Down se veut brutal, teinté de sonorités expérimentales dont le musicien avait déjà agrémenté ses disques précédents.
Il fallait qu’Entering Heaven Alive paraisse pour que la cassure se fasse. Bien que les onze morceaux qu’il contienne soient une réponse apportée à celui qui le précède, il se veut plus acoustique : les sons galvanisants des guitares électriques ont laissé la place à la guitare sèche. Cette dernière occupe une place de choix tout au long de l’album, comme en témoigne “Love is Selfish“, ballade dans laquelle le chanteur exprime ses doutes et ses questionnements quant à l’amour, ou encore “Help me Along” dont l’instrumentalisation rappelle parfois celle des Beatles.
Un retour aux sources pour l’Artiste
Jack White semble défier le temps et entraine son auditeur dans un voyage intemporel, traversant autant d’époques que de genres tout en conservant l’essence même des premières compositions des White Stripes.
Ainsi, “Queen of the Bees” s’inspire des sonorités des années 40, tandis que “A Madman from Manhattan” se pare de structures harmoniques aux accents Jazz Blues qui sauront ravir les aficionados du genre.
Néanmoins, c’est le magistral “I’ve got you surrounded (with my love)” qui illustre le mieux nos propos. Pierre angulaire de l’album, il puise ses sources dans le Blues et accorde parfaitement les solos de guitares aux couleurs mélancoliques du morceau, qui a trait à l’amour et ses déceptions sentimentales. Quoi de mieux que la blues note pour illustrer les tourments de l’âme ?
Une nouvelle couleur pour un nouveau virage musical
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le musicien a associé le bleu à 2022. Très attaché aux couleurs et aux ambiances cinétiques, chacune de ses périodes créatives sont porteuses de symbolique
Ce nouvel opus semble parfois faire figure de memento mori, et “If I Die Tomorrow” ramène l’Artiste à sa condition de mortel. S’adressant à son auditeur qu’il semble prendre en confidence, le chanteur orchestre sa propre mort. Les arrangements électriques, les chœurs discrets permettent cependant d’apporter une certaine légèreté à l’ensemble, ce qui contraste avec la tragédie du récit.
Comme sur Fear of the Down les tracs de Entering Heaven Live sont courts et efficaces, preuve que l’Artiste sait nous envoûter dès les premières notes. Les fantômes de Bowie et de Zappa planent au-dessus de l’opus qui ouvre la porte d’un paradis musical où la liberté et les énergies célestes sont de mise.