Laurence Philomène est une photographe qui aime les couleurs ; rose flashy, bleu électrique, ou encore orange vif – la couleur de ses cheveux -, et on le ressent dans ses clichés toujours très colorés et pétillants.
La jeune montréalaise est fascinée depuis longtemps par la photographie. Vers l’âge de 14 ans elle commence à prendre des photos de ses poupées japonaises et les poste sur Flickr. La communauté est réceptive, ce qui l’encourage à poursuivre dans cette voie et à diversifier son travail : des autoportraits, des photos de ses amis, des objets inusités… C’est également sur Flick qu’elle se fera remarquer en 2014, faisant partie des « 20 under 20 » [les 20 de moins de 20 ans], ce qui lui vaudra d’être coachée pendant un an par Ivan Shaw, directeur de la photographie chez Vogue New-York.
Son inspiration ? Elle la tire avant tout de ses modèles qui sont aussi ses amis avec qui elle parvient à créer en cohésion. « J’aime l’idée de collaborer, de co-créer quelque chose ensemble, que chacun amène son point de vue » confie-t-elle.
Ses photos sont simples, sans fioritures : un fond coloré uni et un modèle, un visage, une partie du corps, un animal ou bien des objets qui savent étrangement capter toute notre attention… comme des cheetos par exemple.
La remise en question des genres comme esthétique
Si au premier abord ses clichés semblent plutôt girly et légers, Laurence Philomène n’en reste pas moins une artiste engagée. Cette dernière a publié toute une série de photos mettant en scène ses amis non-binaires ou « genderqueer » [personnes ne s’identifiant pas à un genre particulier, considérant que le genre et le sexe sont deux aspects séparables d’une personne] « tels qu’ils aimeraient être vus » ajoute la jeune femme. Une façon pour elle de venir questionner les genres féminins et masculins comme uniques options. Avec l’élection récente de Trump aux Etats-Unis, elle estime que ces portraits sont particulièrement importants puisqu’ils contribuent à rendre visible la communauté LGBTQ.
Laurence est également co-fondatrice avec l’une de ses amies de The Coven, un collectif artistique international créé en 2012 qui vise à appuyer et encourager les artistes femmes émergentes et non-binaires. Au départ féministe, le collectif s’est peu à peu diversifié et étendu, s’intéressant notamment aux enjeux trans et queer :« Aujourd’hui le collectif et mon travail sont orientés vers le féminisme intersectionnel [terme désignant la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société donnée] » explique-t-elle.
Une artiste prolifique et internationale
La photographe l’affirme : « Je suis un bourreau de travail, je travaille toujours sur de nombreux projets à la fois ». En effet, une exposition avec curated by girls est prévue à Berlin en 2017, une scène qu’elle estime particulièrement réceptive à la thématique du genre non-binaire.
Avec The Coven, elle est également à Londres depuis le 7 janvier 2017 pour « What Does our future hold ? ». Cette exposition, réalisée en collaboration avec Polyester Zine, poursuit deux objectifs : explorer le tarot comme moyen de réconfort en ces temps politiques agités, et remédier au manque de diversité des jeux de tarot traditionnels en créant des jeux personnalisés, alternatifs et intersectionnels.
Pour les amateurs de couleurs vives, de perruques et d’univers décalés, suivez le travail de Laurence Philomène : site web | instagram | facebook
1 commentaire
Molly Sisson
Bonjour,
Est-ce que vous avez un mail pour vous contactez pour parler des stages et vous envoyez ma lettre de motivation et mon CV?
Cordialement,
Molly Sisson