Tirant son inspiration de la culture hollywoodienne et de ses racines néerlandaises, la photographe Christine Mooijer réalise des portraits à caractère cinématographique. Sa curiosité est le moteur de son travail : c’est en allant à la rencontre des gens qu’elle documente leurs récits par la photographie.
Christine Mooijer a toujours eu un penchant particulier vers le portrait, qu’elle a combiné avec son envie de raconter des histoires. Ses récits se basent souvent sur des leads féminins, mais elle aime également traiter ses propres émotions telles que l’évasion ou la désillusion.
Raconter ses émotions
Echapper à la réalité
“J’ai l’impression d’avoir les pieds sur terre, mais la tête dans les nuages” confie Christine Mooijer lorsqu’elle parle de son travail. En se plongeant dans des histoires diverses, elle a créé depuis le début de sa carrière de nombreuses séries de photographies. Parmi elles, Soliloquy est directement inspiré de son propre vécu. Elle se compose de plusieurs portraits aux tons froids et bleutés, justifiés par le choix du thème : “les soliloques sont un procédé dramatique qui permet à un personnage de faire connaître ses pensées au public en se parlant à lui-même. J’ai dépeint différentes façons d’échapper à la réalité, en faisant face à la solitude et à la dépression” explique-t-elle. Tout au long de cette histoire en images, elle décrit ce sentiment de paix qu’elle a tant recherché aux moments difficiles de sa vie.
Désillusions
Dans une autre série intitulée Under Pressure, elle fait le choix de tons plus chauds, sans enlever l’ambiance dramatique. Ici, elle dénonce l’augmentation des cas d’épuisement professionnel, d’anxiété et d’autres troubles psychologiques, guidés par l’espoir du rêve américain. Ces histoires ont pour but de donner une vision plus réaliste de ce monde pas toujours aussi heureux qu’on le pense. “Under Pressure est né de la pression que j’ai ressentie pour obtenir une vie heureuse comme dans les films (…) il y a beaucoup de pression pour être performant, et si vous n’atteignez pas vos objectifs du premier coup, c’est de votre faute” explique-t-elle.
Un processus de création thématique
Dans sa réflexion artistique, Christine Mooijer prend pour point de départ un thème sur lequel elle veut travailler. Par la suite, les mots deviennent une manière de formaliser ses idées : “j’écris quelques histoires en rapport avec le thème, elles peuvent être aussi petites qu’un simple objet, une phrase ou un croquis, tant que le sentiment que j’ai voulu exprimer transparaît” explique-t-elle. Le choix des actrices a aussi son importance, pouvant donner lieu à des sentiments différents. Christine Mooijer édite peu en postproduction, parce qu’il est important pour elle de montrer des images réalistes. “La plupart des retouches que je fais concernent des corrections de couleurs, pour montrer certaines émotions avec des couleurs spécifiques. Les tons bleus montrent davantage la solitude, les rouges, la passion, ce genre de choses” explique-t-elle.
Son histoire avec la photographie
Dès son enfance, Christine Mooijer est attirée par les images : “Je feuilletais les magazines de ma grand-mère, et les découpais pour les afficher sur mes murs” raconte-t-elle. C’est durant ses études de graphismes que la photographie prend une place plus importante, la poussant même à changer de voie. “Mon professeur m’a vraiment encouragé à poursuivre dans cette voie, plutôt que dans celle du graphisme, et le reste appartient à l’histoire” confie l’artiste. Elle s’engage donc dans une licence de photographie, lui permettant d’expérimenter tous les types : architecture, documentaire, commercial, mode et portraits. Très vite, cette dernière catégorie s’avère être sa préférée. Cette pratique devient pour elle quelque chose de plus en plus significative : “ j’ai toujours été un peu timide et l’appareil photo m’a servi à la fois de béquille et de barrière. Je pouvais entrer en contact avec les gens sans trop m’avancer, car cela me donnait une raison d’être en contact avec eux et d’apprendre à les connaître.”
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