Enfin de retour ! Le 4ème album du groupe belge est une surprise que l’on attendait plus. La faute à cette mise en sommeil survenue peu après la sortie de l’excellent Thin Walls (inoubliable Bunker) en 2015.
Entre temps, on a assisté à l’éclatant succès des deux leaders de la bande : d’un côté, Marteen Devoldere avec Warhaus et de l’autre Jinte Deprez avec son projet J. Bernardt. On a également appris, un pincement au cœur, que la violoniste Patricia Vanneste ne serait pas du nouvel opus.
Cet album parvient à piéger le meilleur de chacun d’eux, synthèse parfaite de leurs univers traversés de fulgurances rock-blues (pour Marteen) et pop-groovy (pour Jinte), partageant tous deux cette nonchalance old school grisante (truculant Entertainment, déjà classique Wrong Faces).
Sans être complètement novateur (mais est-ce là l’objectif du groupe ?), Fever est bien moins torturé qu’à leurs débuts, optimiste qui sait (I Never Gonna Let You Down), mais toujours lesté de cette dose de gravitas sans laquelle on ne les aurait pas reconnus (Roller Coaster et Whatchu Doin’).
Balthazar, c’est aussi une manière de poser la voix et les paroles (envoûtant Grapefruit), de détacher les mots comme une formule incantatoire (Phone Number).
Et du reste, Il y a bien quelque chose de l’ordre de l’ensorcellement dans ce bel album qui permet de s’immerger dans cette atmosphère douce-amère que n’aurait probablement pas boudé Baudelaire, l’écoutant en boucle s’il avait disposé d’une platine, un verre d’absinthe entre deux doigts.
Fever, Balthazar (Play It Again Sam/PIAS)