En parlant avec l’artiste multidisciplinaire montréalaise Annie Sama aka APigeon, il est difficile de ne pas tomber sous le charme. Celle qui a tourné un peu partout en Amérique du Nord et a rencontré les plus grands noms de la mode grâce à son projet de musique électro-pop éthérée, ne s’enfle pas la tête outre mesure. On a un peu jasé avec elle, histoire d’apprendre à mieux la connaître avant sa performance lors de notre expo-concert du 20 mai.
Pour Annie, le début de cette carrière internationale remonte principalement à son passage au festival Mode & Design de Montréal en 2015. Elle y rencontre entre autres la styliste et femme d’affaire américaine Patricia Field qui la programme pour un spectacle intime dans sa boutique de la «Grosse Pomme».
De la musique et de la mode
Elle a également joué au festival CMJ, qui lui a offert un rayonnement et des nouveaux contacts d’une envergure assez enviable, dont la compagnie de production Sheik’n’Beik. Ces derniers lui ont permis de jouer lors d’un lancement du magazine de mode System.
« J’ai chillé avec Raf Simons et A$AP ce soir là. Et après, mon ami Chrome Sparks est venu nous rejoindre, et j’avais en plus le toit du Standard Hotel dans le East village pour y faire mon party privé. Folle soirée que je n’oublierai jamais », nous confie-t-elle. Le genre de soirée qu’on aimerait bien pouvoir vivre nous aussi… En espérant qu’ils soient tous de la partie le 20 mai!
« Mon spectacle se veut comme une performance en soi »
C’est assez clair que dans le cheminement de la carrière d’Annie, la mode a joué un rôle assez fondamental. Pour clarifier le pourquoi du comment, il est nécessaire de spécifier que son oeuvre n’est pas que musicale. « Mon spectacle se veut comme une performance en soi », précise-t-elle, nous rappelant que cette performance allie notamment des notions de danse contemporaine improvisée et des costumes de scène créés par des designers de mode assez connus. « Assez connus » étant ici un euphémisme utilisé pour parler de Marie-Saint Pierre, mais aussi Pedram Karimi, UNTTLD, Philippe Urban et quelques autres.
La fierté des petites choses
Encore une fois, avouons qu’il serait facile de s’enfler la tête avec des accomplissements aussi variés et impressionnants que ceux-ci. Mais pas pour Annie.
« Je me dis que j’ai peut-être de quoi à dire musicalement même si beaucoup pensent qu’une fille chanteuse est incapable de le faire. »
Pour elle, la véritable fierté reste celle des petites choses. De pouvoir voyager souvent, de pouvoir composer sur la route, et surtout, d’avoir un contact avec son public. « Quand mes fans m’écrivent et me disent que Moon 5 est leur réveil matin ou encore qu’une fan traverse le Canada d’un océan à l’autre avec mon album qui l’accompagne, je me dis que j’ai peut-être de quoi à dire musicalement même si beaucoup pensent qu’une fille chanteuse est incapable de le faire », rapporte-elle. Cette réponse arrive alors que je lui demande si elle serait capable de poursuivre sa carrière en laissant tomber la composition et en ne gardant «que» le chapeau de chanteuse.
Une artiste aux nombreuses facettes
Elle me confie aussi du même coup qu’elle garderait sans hésitation pour APigeon la partie composition. Un processus nécessaire à son bonheur qui l’accompagne partout où elle va et dont elle tire le maximum de ses expériences de vie.
Annie compose en effet presque l’entièreté de ce que l’on entend en spectacle et sur ses enregistrements en solo.
Je fais un petit faux pas en débutant la conversation; j’assume que le travail se fait à deux puisque je ne l’ai vue jouer qu’aux côtés de Blaise Borboën-Léonard, que l’on connaît notamment pour ses passages avec Hôtel Morphée, Deep Rivers et Lydia Képinski.
Elle me ramène à l’ordre : « APigeon, c’est mes compositions. Je compose seule et amène mes pièces à Blaise qui participe donc en tant que musicien et réalisateur ».
La collaboration, qu’elle qualifie d’organique, se fait donc plutôt dans une optique où le travail de composition lui revient, mais où les arrangements et la réalisation des pièces se font en équipe. C’est d’ailleurs cette formule qui sera utilisée pour le prochain album de la musicienne, actuellement en processus d’écriture. Rappelons que Blaise est aussi arrivé dans le décor après la parution du premier album de la chanteuse, APigeon is Born, paru en mars 2014.
Je conclue la rencontre avec une question assez simple, en demandant à Annie à quoi il faut s’attendre pour son passage à l’Espace des Mêmes ce samedi. Humble, elle me confie qu’elle présentera du nouveau matériel et des nouveaux pas de danse, mais elle termine surtout par me parler des oeuvres de Marie-Pier Meilleur et de Marin Blanc, qu’on a tous deux bien hâte de voir.
Elle conclut ainsi : «Après, je compte faire la fête avec vous. Je suis heureuse de revenir jouer à Montréal! » Disons que nous avons également bien hâte de la voir de retour chez elle, la chanteuse globetrotteur.
–» On vous donne rendez-vous ce samedi si vous aussi, vous aussi le goût de faire la fête avec nous : événement facebook
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