USA, Europe. Une Mondialisation parfaitement digérée et harmonisée. Là réside la force d’Anne-Marie Arpin : saisir des instants qui ne lui appartiennent pas, elle, la photographe dévoreuse de kilomètres.
Elle ne craint pas l’espace qui sépare nos imaginaires d’un lieu choisi, se frotte tant à des visages qu’à des paysages aux charmes anonymes, taiseux.
Elle fait preuve d’une souplesse désarmante, nous épargnant les partis pris habituels de certains photographes, souvent piégés dans un angle mi-ethnographie, mi-social. Ici, la respiration s’installe. Anne-Marie Arpin instaure une rythmique poétique, touchante. L’énigme aussi, diffuse, qui nimbe le tout.
Le décor est planté aussi le laisse t-elle intact à nos yeux, et autorise son objectif à se laisser tatouer par l’atmosphère environnante.
Anne-Marie Arpin a la grâce du voyage qui s’enfonce hors cadre sans jamais se retourner. L’énergie d’un Kerouac, l’étonnement fugace d’une lucarne vers le monde.
La force tranquille du charme discret. Peu-être l’avons-nous fait aussi ce voyage…
Vous pouvez trouver son travail ici