À l’heure du numérique, de l’instantané et de la retouche, Lamiel Penot trace son chemin à contre courant. Équipé d’un vieux boitier Hasselblad et d’un objectif Zeiss, ce puriste exigeant joue la carte exclusive de l’argentique. Asservi au format carré, il s’interdit tout recadrage et la moindre modification au tirage.
Amoureux de l’obscurité, celui qui se définit comme un ancien noctambule, devenu insomniaque, que les photos aident désormais à dormir, recourt à de faibles lumières, de simples lueurs éphémères qu’il laisse s’accumuler sur la pellicule pendant des temps de pose particulièrement longs. Il se sert de torches, bougies et autres brillances naturelles comme on utiliserait un pinceau pour charger une toile. Même si la technique est maîtrisée, l’aléa est toujours présent, qui pèse et réserve sa part de surprise.
Ses sources d’inspiration ? Des objets du quotidien qu’il affectionne : boîtes, caisses, flacons, clés, tranches de livres, ustensiles divers et variés. Sa technique permet de les revisiter, de les enchanter, de les abstraire et de les soumettre à bien des variations. Il rend poreuse la frontière entre le réel et l’imaginaire.
Son leitmotiv ? La fin des choses et notamment de la vie, à laquelle sa formation dans le domaine de la santé l’a très tôt sensibilisé. Paradoxalement, aucune présence humaine ne vient occuper l’espace de son œuvre. Les verticales obsessionnelles sont autant de signes qui jouent comme une allégorie : celle de la mort, inévitable couperet qui viendra impérativement interrompre la linéarité de l’existence.
Lamiel Penot a une exposition permanente à la nouvelle “Boite Noire”, 59 rue du grand marché 37000 Tours.
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