Que reste il du primitivisme aujourd’hui? De ce mouvement du début du 20 ème siècle, qui amena des artistes comme Picasso, Matisse, Gauguin, ceux appartenant à Die Brucke à revenir à des formes dites « originelles » inspirées par l’art Africain, des Iles du Pacifique ou d’autres contrées orientales. Ce courant éclipsé par le temps garde pourtant quelques traces dans la création contemporaine.
C’est à Amsterdam que de Raymond Lemstra encre aujourd’hui sa pratique du dessin dans des influences quasi primitives. Ces personnages sont fortement influencés de l’art Inca, des masques Africains, il s’inspire également d’un imaginaire provenant de rêveries enfantines, un univers entre exotisme et naïveté, cette dualité n’est d’ailleurs pas si incompatible, on disait de l’Art Primitif que c’était l’enfance de l’art. Sous cet aspect naïf et enfantin, recèle une grande maitrise technique, d’une minutie remarquable, une adéquation entre formes convexes, concaves et géométries strictes.
De par cet univers atypique et en même temps hybride, aux provenances multiples, Raymond Lemstra se définit lui même comme un dessinateur et non comme un illustrateur, car ses oeuvres ne sont pas là pour éclairer un texte, une histoire, mais elles se montrent comme un tout, avec leurs propres narrations.