Avant même de savoir correctement parler, Roman Zavada savait jouer du piano. Il présente du 11 au 29 avril une création musicale immersive, « Résonances Boréales », à la Société des Arts Technologiques (SAT) de Montréal. Rencontre.
Pendant deux semaines, dans le Grand Nord canadien, à Yellowknife, Roman Zavada a attendu l’un des plus beaux phénomènes que l’univers est capable de nous offrir : les aurores boréales. Au milieu de la forêt, loin du brouhaha de la ville, le musicien s’est retrouvé face à la nature, avec comme seul allié, son piano. « J’ai rencontré un accordeur à Yellowknife qui m’a parlé d’un piano abandonné dans une remise. Il m’a dit que je pouvais le prendre », raconte l’artiste.
Au milieu de rien et de nulle part, Roman Zavada s’est alors mis à composer. Mais pas tout de suite. « Les premières aurores, je suis resté figé, je ne jouais pas, je voulais regarder », explique celui qui a « commencé à jouer en composant ».
Le piano, c’est un peu sa « première langue maternelle », assure-t-il. Il faut dire que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, puisque sa mère était professeur de piano. Mais c’est son expérience à la cinémathèque québécoise, alors qu’il remplace le pianiste attribué titulaire, que Roman Zavada découvre une manière de travailler qui l’inspire : poser un son sur des images en mouvement.
Résonances Boréales se place donc dans une continuité logique de production artistique pour le pianiste qui essaye, à travers sa musique, d’emmener le spectateur avec lui, dans ce Grand Nord si « mystérieux et magnétique », comme il aime le décrire. « Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi beau que des aurores boréales. Il y a quelque chose de mythique, de fascinant… Et il faut aussi dire que j’aime la solitude », ajoute-t-il.
Pourtant, de cette expédition, le pianiste ne pensait en faire qu’un album. Il a d’ailleurs été nominé au dernier gala de l’Adisq et a reçu le prix de la meilleure trame sonore d’un festival de films immersifs au Colorado. « J’avais pensé éventuellement à un spectacle visuel standard, mais finalement, j’ai approché la SAT », précise Roman Zavada.
L’aval de la SAT en poche, le projet renvoie le pianiste au dessus de la canopée boréale du Grand Nord pour cette fois, mettre en boîte les aurores. « Avec cinq caméras, on a réussi à prendre de magnifiques images qui seront diffusées dans le dôme, à 360 degrés », explique-t-il.
Pour Résonances Boréales, il promet un spectacle « contemplatif » aux spectateurs. « Les gens peuvent se laisser aller, cela ressemble un peu à un rêve », détaille l’artiste.
Il espère en tout cas transmettre les émotions que lui-même a ressenti là-bas : solitude, apaisement et grande humilité, face à ce ciel qui nous surplombe.
–» Résonances Boréales : du 11 au 29 avril à la SAT. Plus d’info ici.
1 commentaire
Lucie
Hi is it possible to go to the show aurores boreales with a 8 old boy ? Thanks ! lucie