Les oeuvres de Niti Marcelle Mueth, qu’elles se retrouvent sur des chandails, accrochées à un mur ou partagées en gifs sur les réseaux sociaux, nous parlent de sujets importants, l’air de rien. L’artiste montréalaise aborde sans contredit le sexisme, la place des femmes de couleur dans la société, mais aussi l’appropriation culturelle à l’aide de slogans positifs et de portraits radieux.
Niti, en fait, c’est la force tranquille qui parvient à prôner l’égalité avec humilité. À son image, ses créations sont à la fois lumineuses et portées par un besoin toujours aussi actuel de parler de la diversité des femmes. De nature réservée, cette dernière ne se définit ni comme étant activiste, ni comme quelqu’un d’extrêmement engagée sur la scène publique. « Je ne m’exprime pas beaucoup par la parole, mais l’art, c’est ma manière à moi de parler », confie-t-elle.
En fait, la jeune artiste préfère de loin créer dans la tranquillité de son studio en répétant les ingrédients qui font sa signature : de nombreux visages féminins, des phrases qui débordent de self-love, quelques célébrités qui s’invitent parfois dans ses créations, et enfin, des coloris aux nuances pétillantes.
Un art rassembleur teinté de féminisme intersectionnel
« We gon’ be alright », « clap for yourself », « you are a work of art »… Tant de petites citations à saveur optimiste qui viennent s’adresser à un large public. Car si l’artiste offre une visibilité aux femmes noires et métissées qui « n’ont pas souvent l’occasion d’être mises en lumière », elle souhaite le faire avec douceur et universalité. « Je ne veux pas faire figure de moralisatrice, relève-t-elle. Mais en tant qu’artiste ayant le pouvoir de créer et diffuser des images, j’essaye de parler de certains problèmes, de les dénoncer, en essayant de rejoindre le plus de monde possible. »
Ce même souci de représenter plus de femmes de couleur dans l’art a donné naissance à l’organisation montréalaise The Woman Power, à laquelle Niti Marcelle Mueth collabore depuis ses débuts. « Mon exposition en décembre dernier avec The Woman Power a été l’un de mes plus beaux projets, déclare-t-elle avec enthousiasme. Le feedback que j’ai reçu de la part du public m’a particulièrement touché, c’est comme s’ils en voulaient plus, qu’il n’y avait pas assez de ce genre d’initiative à Montréal. »
Une artiste aux multiples atouts
À la fois graphiste, illustratrice, sérigraphe et peintre, Niti Marcelle Mueth est une artiste qui aime créer sur différents supports, si bien qu’elle ne parvient pas à choisir quel serait sa discipline favorite. « J’aime les expériences, toucher à tout, et sauter dans toujours quelque chose de nouveau », s’amuse-t-elle.
La jeune femme apprécie travailler seule et apprendre par elle-même. C’est d’ailleurs de manière autodidacte qu’elle s’est lancée dans la sérigraphie il y a tout juste un an. « Une compagnie américaine voulait utiliser mes dessins sur des t-shirts, se rappelle-t-elle. Mais je me suis dit que si déjà j’allais vendre mes oeuvres sur des chandails… autant les faire moi-même ! »
L’artiste montréalaise avoue que l’audace demeure pour elle à la fois un objectif et une source d’inspiration. Au même titre que Beyoncé, Solange, Kendrick Lamar ou encore Jean-Michel Basquiat, des artistes qu’elle représente au sein de ses créations, Niti Marcelle Mueth prétend utiliser sa plateforme artistique afin de faire circuler ses revendications et certaines indignations. « En fait, je crois que j’aime tous les artistes qui simplement, osent », conclut-elle, admirative et animée par de nouvelles idées.
D’ailleurs, Niti exposera à nouveau ses œuvres d’ici le printemps prochain. En attendant, on lui accorde une confiance aveugle pour continuer à sublimer et mettre en valeur les femmes marginalisées.
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