Vittorio Ciccarelli, un nom qui fleure bon l’Italie, Naples plus précisément. Alors bon de la renaissance, des grands maîtres du cinquecento (non je parle pas d’une Fiat, je parle du 16ème siècle Italien bordel), du Caravage, de Botticelli, de Fra Angelico, des fresques, du clair obscur et tout le bataclan, il a du en ingurgiter un paquet Vittorio Ciccarelli.
Mais les racines sont les racines, tu les traînes H-24. Tu auras beau vouloir estomper avec la plus admirable des adresse ton accent Aveyronnais, au moment ou pointe le picon de trop, bam, il revient au pas de course. Bah là c’est la même, le Vittorio il a fait resurgir les retables, il renoue avec l’aura culturelle de sa mère patrie, mais loin de là l’idée de faire une énième citation, ce serait plus de l’ordre du recul, de la légèreté, et à certains moments du cocasse.
Car la peinture de la renaissance, image sainte d’un aura plus que rayonnant , forme esthétique légitime puissance 1000, ne peu décemment pas être touchée, la surface doit rester comme un voile mystique que seule une pulsion scopique avertie saurait traverser. Du coup ça devient barbant, on est comme des gosses face au mur immaculé du salon, feutres en main, ça nous semble si parfait, trop parfait, on ne peu raisonnablement pas laisser ça dans cet état. Intifada plastique!
C’est dans cette logique et cette frustration du “je veux toucher les objets du musée” que Vittorio Ciccarelli invente de nouvelles vies à ces personnages de toiles. Des objets désuets (feuilles mortes, emballage de médicaments, couteaux…) disposés comme des masques, en passant par un plus frénétique broyage de papier, le support est complètement réinventé, remanié, désacralisé pour laisser place à un nouveau dialogue, une nouvelle esthétique, un nouveau langage, et certainement beaucoup plus intime. L’objet désuet, le vulgaire papier imprimé fricote avec le maestro cinquecento pour en créer une forme subtile, ou le dialogue et le geste de chacun des deux artistes confrontés nous touche. La perfection de la renaissance est rendue palpable et parlante par ce résultat hybride admirablement orchestré par Vittorio.
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