L’indie-rock, ce n’est pas seulement un riff de guitare langoureux et des filles/garçons aux cheveux mi-longs, ambiance planante et buée sur la vitre d’une caravane perdue au milieu d’une prairie au gazon humide.
C’est aussi des artistes qui parviennent à se renouveler dans la mélancolie, l’un des sentiments les plus fructueux pour tout mélodiste ayant une plume à affûter.
Bradford Cox, Lockett Pundt, Moses Archuleta et Josh McKay, membres de Deerhunter l’ont bien compris, avec leur nouvel opus, « Fading Frontier» (sortie prévue le 16 Octobre prochain chez 4AD).
D’abord avec « Snakeskin », premier extrait dévoilé ce mois d’août, belle entrée en matière pour un road-trip time dansant au cœur de l’été indien à venir.
Les Américains nous avaient jusque là habitués à des élancées à l’optimisme bien plus timide. Néanmoins, on retrouve ici une évolution à laquelle nous avait déjà préparé « Halcyon Digest » (2010), nos plans d’alors ayant été bouleversés par le plus « tradi » « Monomania » (2013). Les équilibres auxquels on s’était jusque là habitué se renversent : l’ambiance du clip de « Breaker », tout d’abord, ramène au meilleur des années 90’s, tandis que la chanson réunit autour du micro, pour la première fois, le frontman Bradford Cox et le guitariste-clavier Lockett Pundt.
Une pochette d’album signée par l’artiste contemporain John Divola, quelques riffs de basse funky et des mélopées définitivement psyché-pop plus tard, Deerhunter n’a pas fini de prendre au sérieux son auditoire, semant encore des titres prometteurs là on les attendait le moins.
Dans l’attente de l’album complet, on craint juste les virages trop brusques : un fan d’indie, c’est sensible, tout de même.