Daniel Arnold, photosensibilité à fleur de peau.

Image d'avatar de Apolline LimosinoApolline Limosino - Le 31 août 2016

Daniel Arnold

J’ai beaucoup regardé les photographies de Daniel Arnold. Je les ai regardées longtemps, consciencieusement, une à une. Et irrépressiblement j’y suis revenue, j’ai eu besoin de les regarder de nouveau, de les retrouver. Je les connais peut-être aussi bien que celui qui les a prises à présent. Ce sont des photographies particulières, et cela est certainement dû à la façon dont Daniel Arnold fait ses prises : il virevolte au premier sens du terme : à travers les rues de la côte Est des Etats-Unis, il s’arme de son appareil photographique comme le peintre de son pinceau, prenant en photo à bout de bras et non l’œil collé, rivé à l’appareil ; et cette distance entre l’œil et l’appareil, c’est ce qui fait la volupté des clichés. Ces derniers n’ont jamais la même hauteur et peuvent être très proches de la peau des passants – sans jamais être inquisiteurs.

Certaines de ses photos semblent intemporelles, comme venues d’un autre monde ou d’autres siècles. Mais toutes nous tapent dans l’œil et ont le pouvoir de nous raconter une histoire. Porter le regard sur ces images c’est chercher ce qui relie les gens : un bout d’étoffe de même couleur, des mouvements oblongs, des regards qui se définissent plus comme des spasmes entre individus qu’autre chose.

 

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A travers le travail de Daniel Arnold, il y a une recherche continuelle de l’événement, un événement qui dénouerait toutes les angoisses de la vie de rue, de la vie quotidienne, du blues américain – Daniel Arnold prend en flagrant délit la joie mais également la solitude, comme si la photographie aidait à rompre ce cercle vicieux qu’est l’isolement. Ainsi accorde-t-il beaucoup d’importance aux corps en déroute, ceux qui tombent soudainement, ou ceux qui se sont simplement allongés pour trouver du repos, défaillants de tristesse ou épuisés de fatigue.

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L’éthique de la photo nous le permet : le but du jeu est de s’ouvrir aux autres, de faire de l’échange créé entre les regardés et les regardeurs le plus beau tremplin de vie. Daniel Arnold est un photographe qui sait nous faire savoir ce qu’exister veut dire. Avec ses photographies, ce sont des trésors de vie qu’il rend éternels. Et il ne fait jamais d’effets photographiques car il arrive d’emblée à rejoindre l’évidence.

Il y a donc si peu à dire. D’ailleurs c’est le titre du site de Daniel Arnold When to say Nothing http://whentosaynothing.com/. Il y a simplement à prendre en photo ; uniquement à regarder et garder, précieusement.

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Il ne nous reste alors plus qu’à désirer et contempler les myriades de détails de la vie humaine photographiées par Daniel Arnold. Et c’est un miracle que ces instantanés de vie volés en deux en trois mouvements. Son sens inné pour capter la beauté de la vie nous donne raison de nous attacher au monde. Il faut voir les photographies de Daniel Arnold. C’est une ode à la vérité.

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