Vous en avez assez du sentiment de liberté et de l’impression d’espace ? Vous tombez bien, Anton Oak aussi. Avec Howl en 2016, le producteur signait une création à l’ambiance certes mélancolique. Réverbérations maîtrisées et spatialisation sonore subtile étaient au rendez-vous. Les rythmes tendres sans être mous s’alliaient doucement à la force percussive des synthés : c’était beau.
Bref, là on y est plus du tout : si Anton vous à fait rêver d’espace et de sentiments, c’est pour mieux vous enfermer avec des gens qui convulsent. Au menu, 3 niveaux d’angoisse sonore et visuelle : vous avez le choix entre le couple silencieux s’enlaçant sur un parking vide sur fond de voix distordues, les convulsions accompagnées de leur bourdonnement sourd, et le soudain son d’un souffle coupé qui surgit de votre dos. Voilà, vous êtes prévenus : c’est aussi proprement réalisé que puissant, mais certainement pas rassurant.
Co-réalisé par Robin Pogorzelski et Jeremy Tran, le clip met en scène le collectif de danse Lunatik. Voyez vous-même :
Non, franchement, c’est du très beau travail. L’ambiance qui émane de ce morceau vous glacera tant l’exercice semble maîtrisé : la nappe de voix fantomatique au début, bien mise en situation grâce au clip, est brusquement coupée. Celle- qui reviendra par moment, et souvent en changeant de position, ce qui la rendra d’autant plus inquiétante. Ce souffle qui survient pendant le morceau ranimera votre instinct de survie dans la seconde, tout comme y contribuera la multitude de petites subtilités sonores, aussi longtemps qu’Anton Oak le décidera. On aura droit à un petit relâchement de toute cette tension pendant 34 secondes, le temps d’un interlude plus rassurant. On a calculé, ça fait 15%. Ce morceau c’est quand même 85% de tension. Et on va jusqu’au bout du clip parce que même le générique fait peur.
Si le morceau est plein de puissance dans sa manière de tenir l’auditeur en haleine, le clip l’embellit et l’illustre sans pour autant le sublimer. L’ensemble laisse tout de même une belle impression quant à la collaboration du producteur, du réalisateur, et du collectif de danse. Pour découvrir l’artiste, on vous suggère de commence par ces précédents travaux avant de vous plonger dans son côté sombre.
1 commentaire
Stanislas
PS: C’est une CO-réalisation entre Robin Pogorzelski et Jérémy Tran ?
Sinon top le texte!