Le Mur Saint Ouen débute l’année 2017 avec cet article. Ce mois-ci le graffiti artist Desy se fait barber la place sur le mur par le vitriot Bebar.
Au programme de la performance mensuelle : univers ultra vitaminé, personnages hauts en couleurs, motifs et explosions graphiques. Le Mur Saint Ouen en a profité pour s’entretenir avec Bebar afin de le découvrir d’un angle plus personnel.
Salut Bebar, tu peux te présenter brièvement aux lecteurs de Beware ?
Yo, je suis un jeune Artiste urbain âgé de 23 ans et je suis encore étudiant en art appliqués à Paris. Je signe NSK WIB MAC BAD comme crew. J’aime peindre en couleur, flops, graff, figuratif, abstrait … Vitryot depuis toujours, fils de parents immigrés d’Espagne, je suis bilingue et de double nationalité…
Comment es tu tombé dans le graffiti ?
En 6ème ma grande sœur m’offre à mon anniversaire mes premières bombes de peintures et mes premiers Posterman venant de d’All City.
Je m’intéresse à l’art urbain avec un grand respect, je lis, je vais dans les terrains, je rencontre les gens qui organisent des peintures via des forums de clash à l’époque. Je voulais avoir un style avant de m’afficher dans la rue (contrairement a beaucoup de la nouvelle école d’aujourd’hui).
L’identité de ton style est assez forte, tu es influencé uniquement par ce qui se fait dans la rue et dans le milieu de l’art ou tes influences sont plus diverses ?
Je m’inspire de tout car tout m’inspire : une conversation, une soirée, un son, un pilon (rires), le plus souvent se sont les images elles même qui déteignent le plus sur mon travail. Un tableau, un croquis d’artiste ou même parfois un simple sketch sur Instagram.
Picasso, Dali, Dubuffet, Durer pour ne pas tous les citer, sont les maitres incontournables de l’histoire de l’art mais j’aime aussi évidemment des gens plus contemporains comme Mike Giant, Ron English, Shane Bullshitters, Jober, Ermsy et bien d’autres … Il y a de plus en plus de talentueux artistes qui partagent leur travaux sur les réseaux sociaux et dont je suis le boulot et indéniablement si j’aime, cela m’inspire.
Vitry est une ville importante dans le graffiti et dans le Hip-Hop au sens large, a-t-elle favorisé ton épanouissement et tes rencontres dans le milieu de l’Art ?
Forcement Vitry c’est spéciale, il y a de tout mais surtout énormément de talents cachés ou fâchés (rires). Les 3HC, Babs, Meushay, Takt sont les anciens de la scène graffiti à Vitry, c’est des gens qui aujourd’hui sont encore présent et nous donne de la force à nous les plus jeunes.
Je me rappelle allez aux expos des 3HC minot avec mon blackbook sous le bras pour avoir une pièce d’un 3HC. Les rencontres se font naturellement à Vitry donc les gens créatifs finissent toujours par ses rencontrer. On se connait tous de loin même sans se parler, on sait qui fait quoi jusqu’au jour où les talents se croisent.
Je pense notamment aux marques textiles et leurs designers, aux labels de musiques, aux équipes de riders, aux combattants en salles, aux rappeurs, aux mecs qui font du stand-up, aux chanteuse, aux beatmakers, les associations, les ateliers pour enfants, les festivals de la ville, les pièces de théâtre, le macval, la bibliothèque et j’en passe.
Mais bien sur toute cette effervescence participe à un épanouissement artistique et humain qui favorise les bonnes rencontres.
Tu es très actif sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…), ces plate-formes sont devenues importantes pour des jeunes artistes comme toi et les acteurs du milieu en général?
Comme je le disais plus haut je pense c’est une chance de pouvoir partager notre boulot et de le faire apprécier au plus grand nombre. Bien sur cela à un prix parfois mais quand bien même je préfère montrer mon art sur Instagram plutôt que de montrer mon intimité, ma famille, mes repas et mes dernières chaussure volés (rires).
Une expérience/ un projet t’a marqué plus qu’une autre depuis que tu peins ?
Ce qui m’a le plus marqué en grandissant, c’est la jalousie qui existe au sein même des peintres vandal, street artistes, artistes graffeurs … Il y a des murs pour tous, on est tous de la même famille mais des personnes essaient de creuser les écarts entre ces branches et je trouve cela aberrant… C’est stupide et égoïste de prétendre aimer une culture dans laquelle on a oublié toute UNITÉ.
Peace Unity Love and Having Fun, voila le hip-hop, le vrai pour ceux qui ont zappé leurs références !
Comment s’est passée ta performance aux puces avec le projet Le Mur Saint Ouen ?
Très bien, il faisait froid mais l’accueil était chaleureux… J’ai croisé des amis qui venaient acheter des bombes, d’ailleurs big-up à eux HEOS & TROUDY. J’ai peint quelques heures et fait quelques pauses.
Tu peux me parler un peu de ce que tu as réalisé ?
J’ai réalisé une de mes mutations, un travail qui part de traits figuratifs composant mon personnage fétiche qui se complexifient et deviennent abstraits grâce aux différentes écritures et éléments graphiques.
Quel est ton actu et tes futurs projets ?
J’expose à Nantes la semaine du 9 Janvier, je vais tenter de dégoter mon diplôme pour terminer mes études et voyager le plus possible.
Des dédicaces à passer ?
Big up à vous déjà Beware Magazine ! Big up aux NSKASSOS, aux WIBADBOYZ, à mes vitryots « ouais gros », SHICHE, COLORZ , HOLE, FREZ, WOODY, SLY, KOJACK, SONOR, BABS, VECH et tout ceux que j’oublie. Big up aux prochains artistes pour le store du magasin You Can Spray.
Retrouvez le travail de Bebar sur Facebook et Instagram @bebarbarie.