Louise Wagon - Le 1 décembre 2022Au début des années 2000, Valer, graffeur français, décide de réunir des graffeurs dans un collectif. Même si le collectif n’est essoufflé, voici un zoom sur quelques graffeurs encore actifs à ne surtout pas manquer. Il comporte néanmoins encore des membres comme Scaf ou plus récemment, Naster.
Valer, fondateur de la Smala Crew
Amateur d’art et de bandes dessinées, Valerian Desnoyers fait ses premiers pas dans l’univers du graffiti à l’âge de 16 ans, en 1998. Poussé par le goût de l’interdit, l’adrénaline des nuits à colorer les murs, l’artiste Valer va exprimer sa créativité, développer sa technique et trouver son style.
Ses graffitis vont le mener aux quatre coins de la France, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg où il va réaliser des fresques symboles de liberté et de nouveaux défis.
En 2016, il va descendre de son échafaudage et commencer à réaliser des œuvres sur toile, un nouveau support et de nouvelles contraintes qui l’incitent à créer autrement. Abandonnant ses gestes secs, plein d’élans, Valer va apprendre à contrôler ses mouvements et prendre plus de temps pour réaliser des œuvres étonnantes par leur complexité. Enfant de l’art de la rue, il n’abandonne pas pour autant cette discipline qu’il intègre dans ses œuvres.
En 2002, dans une usine, une ancienne cartonnerie, entre délire et squatte, des artistes de la rue se retrouvent pour colorer les murs de huit mètres de haut. Un jour, Valer a une idée et il la réalise : il fonde La Smala Crew. Un collectif qui regroupe des graffeurs de l’Est de la France. Avec les années, le crew s’est agrandi pour dépasser les frontières en se développant en Allemagne, au Luxembourg, et même si, la Smala Crew a fini par s’essouffler, elle comptait parmi ses membres de grands graffeurs.
Quelques graffeurs de La Smala Crew
La Smala Crew a compté parmi ses membres des artistes aujourd’hui reconnu. Parmi les nombreux membres comme Spore, Chamo, Mars ou intégré plus récemment, Naster, voici trois artistes qui peignent encore et qui ont retenu notre attention.
Scaf
Scaf aussi appelé Grafodeco est un graffeur connu pour ses fresques insolites en anamorphoses dans lesquelles il s’inspire de films, jeux vidéo et d’animaux.
Le street-artist crée de parfaites illusions grâce à des réalisations qui semblent sortir du mur pour venir nous rencontrer. Entre serpents ou monstrueuse araignée qui sort du mur, reproduction du jeu Mario ou encore Ange qui crée ses propres graffitis, Scaf crée et stimule l’imagination des observateurs pour vivre une véritable expérience qui en donnerait presque le vertige.
Il s’est aussi fait connaître en se photographiant avec ses fresques, les rendant soudainement plus vivantes et fascinantes.
Abys
Comme Valer, Abys commence le graffiti à 16 ans, grâce à un camarade des Arts Appliqués, Suroh. Dans un style différent, Abys se spécialise dans les personnages et fait du street-art, tout en expérimentant différentes techniques telles que l’illustration, la peinture, la sculpture, le pochoir, les affiches…
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Entre corps de femmes peint délicatement, marionnettistes effrayants ou animaux féériques, Abys apporte toujours une touche de poésie qui marque toujours les plus imaginatifs. Dans des peintures qui invitent aux voyages, Abys crée des mondes qui regorgent de personnages étranges, loufoques, mais colorés, tantôt inquiétants, tantôt attendrissants.
Le street-artist est graphiste en freelance tout en continuant de produire des œuvres personnelles dans la rue. Il est aujourd’hui membre du collectif Osmoz-Color et du Nid d’Guêpes.
Kera
Né à Berlin, Kera ne fait plus partie du crew non plus, mais impressionne grâce à sa technique et ses conceptions sur les façades.
On peut voir le reflet de ses études de graphisme dans des lignes géométriques et des formes abstraites. Entre lignes pures et surfaces, Kera invente des formes dans un jeu de direction et d’énergies qui créent une parfaite harmonie dans ses œuvres.
Kera réalise des peintures murales très colorées tout en réussissant à les fondre de façon fluide dans leur environnement grâce à leur design qui semble en réalité prolonger les lignes des architectures et des villes.
Aujourd’hui, Kera réalise également des œuvres sur bois ou sur toiles, mais sur lesquels on retrouve le même processus utilisé sur les façades, de façon plus condensée.
