meilleurs films d'horreur

Les meilleurs films d’horreur (de tous les temps)

Image d'avatar de Gabin VissouzeGabin Vissouze - Le 29 octobre 2022

An 2021. Le monde entre dans la deuxième année de pandémie due au Covid-19. Dans un contexte international de plus en plus tendu, les populations cèdent à la panique ou pire… À la révolte. Des hordes de zombies assoiffés de fake news prennent d’assaut le Capitole, les Néerlandais défilent dans les rues torches à la main, les Français se préparent pour un troisième confinement et se ruent sur les derniers rouleaux de papier toilette. Tandis que des milices aux idéaux criminels tirent sur une démocratie américaine faiblissante, la situation de l’autre côté du globe semble stabilisée à en croire les propos du dicta…président chinois. Pourtant les morts s’accumulent et la place dans les cimetières vient à manquer.

Les vieux meurent de solitude, les cadres crèvent d’ennui, les étudiants dépérissent d’un manque de considération… Que nous réserve l’avenir ?

Aujourd’hui, regarder un film d’invasion de zombies n’est plus seulement un plaisir maso. C’est désormais une mise en abyme et nous n’en sommes qu’à l’introduction. C’est pourquoi nous vous proposons une sélection des meilleurs films d’horreur, histoire de vous préparer au pire…

Hérédité de Ari Aster (2018)

La famille Graham est confrontée au deuil de la grand-mère et va pourrir de l’intérieur. Nul besoin d’en savoir plus pour se plonger dans cette étude clinique d’une famille instable. Premier long de son réalisateur, Hérédité est tout bonnement l’expérience d’épouvante la plus intense de ces dernières décennies. L’interprétation habitée de Toni Colette y est pour beaucoup. Ari Aster tend à une peur sourde, viscérale, en un mot de la pure terreur. Pas d’artifices, pas de jump scares minables, juste une angoisse croissante qui ne vous lâche plus. Pour la promo du film, la société A24 (définitivement la société de production/distribution la plus intéressante du moment) avait mesuré le pouls des spectateurs durant les séances, sûre de son effet. Bref, pour ceux qui ne l’ont pas vu, foncez. C’est un chef-d’œuvre qui vous attend. Ari Aster a d’ailleurs confirmé son statut de jeune prodige de l’horreur en signant Midsommar, véritable coup de maître.

Hérédité de Ari Aster (2018) un des meilleurs films d'horreur
Toni Colette au bord de la crise de nerf. Si si, au bord…

Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974)

Cinq jeunes traversent le Texas dans leur minibus. Les voilà plongés au cœur d’une Amérique profonde où les autochtones ne sont guères accueillants. À court d’essence, ils s’aventurent près d’une maison où ils espèrent pouvoir en acheter. Ce qui les attend dépasse tous leurs pires cauchemars. Inspiré d’un fait divers, ce classique des classiques a terrifié des générations de spectateurs. Jugé bien trop violent à sa sortie, le film fut censuré des années durant en France et ailleurs. Quel dommage car Massacre à la tronçonneuse est un petit bijou d’horreur notamment grâce à une mise en scène toute en suggestion. En effet, tout le monde est persuadé d’y voir un massacre et des litres d’hémoglobines alors qu’en réalité… Pas tant que ça. Et puis il y a un générique de début qui ravira les amateurs d’ongles, une blonde qui hurle (chouette en 1974, plus agaçant à partir des années 90 on vous l’accorde), un tueur psychopathe inlassable ouvrant la voie aux Michael Myers (Halloween et ses suites), Freddy Krueger (Les Griffes de la Nuit et ses suites), Ghostface (Scream et ses suites)… Inventif, terrifiant, culte.

Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper
C’est pour une p’tite coupe.

It Follows de David Robert Mitchell (2014)

Après un rapport sexuel, Jay devient la victime d’une force inconnue qui n’a de cesse de la poursuivre et ce dans un seul but : la tuer. Encore une fois estampillé A24, ce premier film a connu un véritable succès public et critique. Reposant sur l’idée absolument géniale d’un mal sans visage, It Follows use des codes avec intelligence. Mais surtout, et c’est ce souvent ce qu’il manque à la plupart des films d’horreur, le scénario et ses personnages sont particulièrement travaillés. A cela s’ajoute une mise en scène léchée, offrant de grands plans larges qui se déploient sur une B.O. envoûtante. David Robert Mitchell a ouvert la voie à une nouvelle façon de travailler l’horreur, rapidement suivi par des réalisateurs comme Ari Aster ou Robert Eggers : une ambiance opaque que viennent perturber quelques séquences visuellement choquantes.

It Follows de David Robert Mitchell
-“Monsieur ça va ?” -“Bof…”

Les dents de la mer de Steven Spielberg (1975)

Un requin sème la terreur sur la côte Ouest des Etats-Unis et le chef de la police (Roy Scheider) décide de traquer la bête. Qui n’a jamais vu Jaws ? Bon d’accord ce n’est plus tout jeune mais tout le monde connaît au moins ces deux fameuses notes de musique qui terrifièrent l’Amérique ! En 1975, Spielberg alors auréolé du succès de son téléfilm Duel et de son premier long Sugarland Express se voit confier la réalisation d’une production ambitieuse. Un tournage catastrophique et un dépassement de budget colossal furent à l’origine de ce que l’on considère comme le premier blockbuster américain. Le génie Spielbergien est à l’œuvre et encore une fois c’est sa mise en scène qui impressionne. Bien sûr, avec nos yeux de 2021, le méchant requin se rapproche plus du canard jaune de notre baignoire mais le film garde tout de même une certaine tension pas désagréable.

meilleurs films d'horreur : Les dents de la mer de Steven Spielberg
Saletés de canards jaunes…

Sinister de Scott Derickson (2012)

Un écrivain (Ethan Hawke) cherche à renouer avec le succès. Il décide d’écrire sur des meurtres réels et s’installe avec sa famille dans une maison où a lieu un crime terrible. Il découvre alors dans le grenier une boîte contenant plusieurs films argentiques… Très belle surprise que ce Sinister, surtout de la part d’un réalisateur tel que Scott Derickson (Le jour où la Terre s’arrêta, Doctor Strange…). Le film évite la plupart des écueils du genre, ménageant ses effets, faisant monter la tension progressivement. Reprenant le concept de Ring, à savoir des films vidéos aux images glauquissimes qui délivrent des secrets quand on les décrypte, Sinister réussit le pari numéro un d’un film d’horreur : le flippomètre est au maximum. Le scénario montre quelques limites vers la fin en remplissant le quota hémoglobinaire inhérent à ce genre de production mais le film vaut vraiment le coup d’œil et ravira les amateurs de tueurs creepy.

Sinister de Scott Derickson
Rare photo d’un arbre à la pêche aux humains.

Shining de Stanley Kubrick (1980)

Jack Torrence (Jack Nicholson), écrivain en panne d’inspiration, est engagé comme gardien de l’hôtel Overlook. Il s’y installe avec sa famille. Isolés au cœur du Colorado, la situation devient de plus en plus instable. Le fils Danny est victime d’hallucinations tandis que le père, au fur et à mesure qu’il découvre les secrets de l’hôtel, sombre dans une folie meurtrière. Shining est la référence du film d’épouvante consacrant Nicholson comme le plus grand fou furieux américain. On retrouve toute l’intelligence de Kubrick dans l’emploi de travellings sinueux et dans l’expression de la folie humaine. L’exigence du réalisateur atteint son paroxysme lors du tournage, répétant inlassablement les mêmes prises. A sa sortie, le film reçut un accueil mitigé (comme souvent avec Kubrick) et le réalisateur sera même nommé aux Razzie Awards. Ce n’est que plus tard que Shining entrera au Panthéon des plus grands films de l’Histoire.

Shining de Stanley Kubrick
Probablement une copine de Toni Colette.

Kitchen sink de Alison MacLean (1989)

Une femme occupée à nettoyer découvre que quelque chose bouche son évier… Ce court-métrage de 14 minutes venu tout droit de Nouvelle-Zélande est un pur bijou de malaise et d’émotions. Alison MacLean nous propose une réflexion sur le deuil, l’amour, la femme et ses désirs… Laissez-vous porter par la superbe B.O. composée par The Headless Chickens et plongez dans ce conte morbide. Coup de bol, il est disponible en intégralité sur YouTube !

Kitchen sink de Alison MacLean
Un baiser digne des plus grandes comédies romantiques.

Get Out de Jordan Peele (2017)

Un couple mixte file le parfait amour. Vient le moment pour Chris (Daniel Kaluuya) de rencontrer sa belle-famille. Rapidement il trouve l’ambiance pesante et met ça sur le compte de sa couleur de peau. Mais la réalité est bien pire… Véritable carton à sa sortie, Get Out allie grotesque, série B, science-fiction et pure terreur ! Jordan Peele qui jusque là n’avait fait que de la comédie étudie la société américaine et la filme de son mauvais profil. La mise en scène est élégante, le malaise permanent. D’apparence lisse et proprette, la belle-famille n’est que dégueulasse pourriture, vestige d’une époque que l’on croyait révolue.

Get Out de Jordan Peele
Quand tu as fait 9 années d’études de médecine pour soigner les hémorroïdes de monsieur Pichon.

The Thing de John Carpenter (1982)

Au cœur de l’Antarctique, une équipe de scientifiques découvre un corps pris dans la glace. Une fois décongelée, cette créature retourne à la vie en prenant la forme qu’elle veut. Désormais, tout le monde peut être ce monstre… The Thing est un pur film de terreur qui contient tous les ingrédients nécessaires : un décor inhospitalier et isolé, un groupe d’êtres humains soumis à une menace inconnue, une créature qui tue sans fin, des métamorphoses physiques répugnantes… Alors quand c’est un réalisateur aussi génial que Carpenter aux commandes, on est assuré d’en prendre plein les yeux. Et il faut avouer que les transformations de la créature sont encore aujourd’hui de véritables visions d’horreur, et ce sans aucun effet numérique bien-sûr !

The Thing de John Carpente
-“Y’a une bestiole !” -“J’vois rien” -“Mais si j’te dis, y’a une bestiole !”

Les yeux sans visage de Georges Franju (1960)

Le docteur Génessier, célèbre chirurgien esthétique, a défiguré sa fille dans un accident de voiture. Dévasté, il n’a plus qu’un but : réparer son erreur. Commencent alors de macabres expériences… Seul film français de cette sélection, Les yeux sans visage n’a pas à souffrir de la concurrence tant sa construction est brillante, s’articulant autour de la conquête d’une image et la recherche de la perfection. À travers la descente aux enfers d’un père rongé par le remord, le film nous conte une histoire merveilleusement tragique. Le somptueux noir et blanc de la photographie contribue à l’ambiance étouffante de cette histoire digne d’Edgar Allan Poe.

Les yeux sans visage de Georges Franju
Y’a quelqu’un ?

C’est déjà la fin de cette sélection mais comme d’habitude voici une petite liste de films qui auraient dû y être. Eh oui la vie est injuste mais que voulez-vous ? C’est comme ça et puis c’est tout, parfois la machine à café rend la monnaie, parfois non. On va pas en faire toute une histoire, si ?

“Les absents qui auraient dû être là”

  • Scream de Wes Craven (1996)
  • Midsommar de Ari Aster (2019)
  • Eden Lake de James Watkins (2008)
  • L’Exorciste de William Friedkin (1973)
  • Scanners de David Cronenberg (1981)
  • Dernier train pour Busan de Yeon Sang-ho (2016)
  • L’Antre de la folie de John Carpenter (1995)
  • 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002)
  • Zombie – Le crépuscule des morts-vivants de George A. Romero
  • Grave de Julia Ducournau (2017)
  • The Lighthouse de Robert Eggers (2019)
  • The Witch de Robert Eggers (2016)
  • The Descent de Neil Marschall (2005)
  • L’emprise de Sidney J. Furie (1982)
  • 3 extrêmes de Park Chan-wook, Takashi Miike et Fruit Chan (2004)
  • Calvaire de Fabrice du Welz (2005)
  • Vidéodrome de David Cronenberg (1983)
  • The Devil’s reject de Rob Zombie (2005)
  • La colline a des yeux de Alexandre Aja (2006)

N’hésitez pas, dans les commentaires, à nous parler de vos films préférés du genre. Et si vous avez envie de voir autre chose que des histoires de possession ou de monstres, vous trouverez sûrement votre bonheur du côté des meilleurs thrillers ou de la science-fiction. En attendant on vous dit à bientôt pour un nouvel article Les meilleurs films…

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Gabin Vissouze
Article écrit par :
Cinéaste, réalisateur et parfois même acteur, Gabin est membre de Beware! et rédacteur spécialisé dans le cinéma.

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7 commentaires

  • 1 ajout de taille : Braindead, de Peter Jackson, qui prouve sa polyvalence (suivront des films aussi différents que Heavenly Creatures et le Seigneur des Anneaux !)

  • Hello, que de bons choix ! j’ajouterais quand même “Martyrs” de Pascal Laugier (2008), une pure dinguerie insupportable. La moitié de la salle est partie avant la fin quand je l’ai vu.

  • Ange Patrick

    Pensez aux films de Freddy. Le croque-mitaine qui vous tué pendant le sommeil

  • Il manque le plus grand chez d’oeuvre de John Carpenter Halloween 1978

  • Eventuellement aussi “Le prince des ténèbres” de Carpenter qui pour ma part occupe la 1er place ;)

  • Maryse Charbonneau

    Voici ma petite liste personnelle de films préférés :
    – A tale of two sisters
    – Cube
    – Wolfcreek
    – The loved ones
    – Dark water
    – Red shoes

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