Karman Verdi there are so many ghosts at my spot lunch

“There are so many Ghosts at my spot”, la solitude racontée par Karman Verdi

Image d'avatar de Pauline RemillieuxPauline Remillieux - Le 19 janvier 2021

La crise sanitaire et le confinement sont devenus le terreau fertile de nombreuses initiatives artistiques. Ce nouveau monde et ses règles sociales ont donné lieu à une multitude de réflexions et remises en question que nous n’aurions jamais imaginées. Quoi de plus opportun pour les artistes qui, au-delà d’un travail esthétique, sont aussi là pour questionner la société, l’homme, la politique, … en un mot le monde, ses postulats, les événements qui le ponctuent et les représentations sous-jacentes qui en sont le fruit. C’est dans ce mouvement que vient s’inscrire le travail de Karman Verdi et son projet « There are so many gosths at my spot. »

Karman Verdi there are so many ghosts at my spot lunch
Karman Verdi there are so many ghosts at my spot bathroom

Les fantômes de Karman Verdi

There are so many gosths at my spot (il y a tellement de fantômes là où je vis) est une série photographique créée en 2020 alors que le virus de la Covid-19 se propageait dans le monde, imposant la quarantaine aux habitants d’un grand nombre de pays. L’artiste photographe s’est alors inspiré de cette mise en quarantaine pour raconter la solitude de personnes vivantaux quatre coins du globe ; sentiment universel que chacun peut rencontrer et qui nous relie, dépassant les questions de la culture ou de la langue. 

L’artiste Russe basé à Moscou s’est donc paradoxalement servi de cette solitude pour rassembler ceux qui en souffrait en projetant des photographies de modèles esseulés sur les murs de son appartement. Une compagnie impalpable, muette et statique pour se sentir moins seul … donnant une impression de fantômes qui hanteraient son appartement.

Karman Verdi there are so many ghosts at my spot pressing
Karman Verdi there are so many ghosts at my spot bedroom
Karman Verdi there are so many ghosts at my spot cigarette

Une double symbolique

Par sa double symbolique, l’œuvre du photographe nous interpelle et nous parle. Car si ces nouveaux colocataires peuvent être comparés à des spectres, nous pouvons également y voir une personnification des fantômes qui nous habitent. Ces fantômes intérieurs auxquels nous sommes confrontés lorsque les stimuli ne sont plus là pour nous conforter dans le déni de ce qui nous dérange. 

Ce projet étant tragiquement actuel, il est aisé de s’y projeter et de compatir avec ce protagoniste qui vient tromper sa solitude en partageant des moments somme toute banals, mais dont nous sommes privés avec les mesures sanitaires qui viennent aujourd’hui régir notre quotidien. Ces instants partagés et ces gestes simples qui pourtant manquent tant…

Cela nous renvoie à toute la superficialité imposée par cette distance. Ce monde où l’on ne se touche plus, où l’on ne s’embrasse plus, où l’on peut plus que percevoir les yeux de son interlocuteur – nous privant de son sourire -, où l’on a tendance à se voir plus souvent à travers les écrans plutôt qu’en face à face. Ces scènes rappellent l’importance des relations sociales et de ce besoin de chaleur humaine qui, aujourd’hui plus que jamais, nous est nécessaire dans notre vie.

Devant ces clichés, la nostalgie pointe le bout de son nez.

Alors, c’est ça la vie maintenant ?

Karman Verdi there are so many ghosts at my spot watching TV
Karman Verdi there are so many ghosts at my spot kitchen

Pour retrouver l’ensemble du travail de ce talentueux artiste, rendez-vous sur son compte Instagram (et nous vous conseillons de traduire ses posts, qui ne sont malheureusement disponibles qu’en Russe). Vous pourrez également le retrouver sur Behance.

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Pauline Remillieux
Article écrit par :
Rédactrice et journaliste web freelance, férue d'art et de culture, depuis 2017 je partage avec vous mes dernières découvertes graphiques et photographiques sur Beware.

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