6 romans graphiques pour terminer l’été !

Image d'avatar de Malina CiminoMalina Cimino - Le 4 juillet 2018

Il y a des saisons qui semblent propices à la lecture, et l’été en fait partie (bon ok cet article sort fin août, mais il vous sera toujours utile).
Ainsi, certains journaux concèdent 2,3 pages à une saga à suivre durant 2 mois, des articles fleurissent un peu partout sur les lectures conseillées, c’est pourquoi on ne dérogera pas à la règle en vous présentant notre sélection ! Après les dessinateurs.trices  à suivre pendant l’année, on ne vous lâche pas, et voilà donc six bandes-dessinées ou romans graphiques (et quelques bonus) à lire !
On fait fit de l’actualité, car dans cette liste non exhaustive se côtoient nouveautés et parutions plus anciennes, puisque l’on est remonté jusqu’en 2013, pour votre plus grand plaisir !

Avant de commencer, une petite mise en bouche rapide :
Dans les Inrocks cet été on pourra suivre le très drôle Supermurgeman du naturellement très drôle aussi Mathieu Sapin (à découvrir en entier dès le 7 septembre aux éditions Dargaud).
Et sur instagram, la série illustrée Eté arte, qui a connu un vif succès l’année dernière. On découvrait alors Olivia et Abel , un couple qui se laisse un été de réflexion, avant de s’engager pour de bon. Cette année même couple, mais nouveaux questionnements. A lire tous les jours ici.

  1. La vie est bonne de Violente viande & Lucy Macaroni, aux éditions Payot. 

De Lucie Caron et Florian Caron on connait plutôt les pseudonymes, respectivement Lucy Macaroni et Violente Viande.

romans graphiques
romans graphiques

La première, Lucy Macaroni  (contraction de son nom et de son amour inconditionnel pour les pâtes depuis 1991) dessine. Ce qu’elle entend autour d’elle, teintant ses personnages de peaux de couleurs rouge et orangée.
Elle aime associer ses personnages féminins à des codes culturels qu’elle affectionne, de la culture pop desannées 90 à ceux plus street du punk-rock californien.

6 romans graphiques pour terminer l'été ! 1

Son acolyte c’est Violente Viande,qui se sert des mots pour tailler un costard à la génération Y.  Percutant, parfois un peu trash, ses phrases avec un format qui fonctionne plutôt bien sur Instagram. Allier ses mots au dessin, n’est pas une première pour lui puisque ses punchlines en illustration sous le coup de crayon de Julien Brogard, dont on vous parlait il y a peu, à l’occasion de la dernière exposition Beware.

Au programme de la bande dessinée La vie est bonne ? De l’humour, grinçant, du second degré, des histoires courtes qui abordent pas mal de sujets de notre quotidien : la sexualité sous toutes ses formes, le couple, le célibat, devenir parents, les réseaux sociaux ..
Autant de sujets au service desquels les deux artistes mettent en commun leurs spécialités, nous servent un cocktail gagnant, un peu amer, à siroter sur la plage.

2. Bonjour Tristesse de Frédéric Rébéna, aux éditions Rue de Sèvres. 

A l’origine il y a le célèbre roman de Françoise Sagan Bonjour tristesse, roman publié en 1954. On y suit Cécile, l’été de ses 17 ans pour passer deux mois avec son père, rejoint tour à tour par Elsa et Anne. Un été charnière, puisque il est celui qui marque la rupture avec sa jeunesse.
Puis en 2018, il y a Frédéric Rébéna, qui pendant 2 ans, lit et relit le roman, s’en imprègne, le déconstruit pour le reconstruire à sa manière.
Le résultat ? Une ambiance intense et des dessins qui résonnent. On en sort un peu sonné, puisqu’on y ressent tout: le vent dans les cheveux et les soirées chaudes, le cœur qui se serre et la tristesse qui s’installe petit à petit. Mais aussi la tension, attisée par une action qui se déroule quasiment à huit clos, et que les dessins de Frédéric Rébéna animent.

3. Shit is real d’Aisha Franz, aux éditions 

romans graphiques

Aisha Franz vit à Berlin, et c’est dans sa ville qu’elle a choisi d’asseoir son histoire.
Dans un futur proche, Selma se fait larguer par son copain Max. En noir et blanc on assiste à une crise d’identité entrecoupée de délires hallucinatoires, faisant ainsi osciller le lecteur entre rêve bizarre et réalité. Ici, les apparences sont trompeuses, Aisha y parle d’usurpation et de quête d’identité, de brèche dans le mur, de poissons, d’amour, d’amitié, des relations sociales au sein d’une société en apparence superficielle et du mal être qu’elle peut créer.
Au crayon, d’un trait libre mais aux cases tantôt fermement tracées,  tantôt déconstruites, Aisha Franz sème des indices, mais aussi son lecteur. C’est alors à nous de nous faire notre propre idée, de nous dépêtrer des différents niveaux de lecture, histoire de ne pas abandonner toutes nos capacités de réflexion au bord de la plage.

4. Les Culottées de Pénélope Bagieu, aux éditions Gallimard. 

Les deux tomes des Culottées sont incontournables, et à mettre entre toutes les mains.
Pénélope Bagieu met en lumière des destins de femmes, connues ou non. A lire d’une traite ou pas,  on peut y suivre l’histoire de 30 femmes, de l’Antiquité à aujourd’hui, aux quatre coins de la planète, occupant tour à tour toutes les strates de la société : impératrice, gynécologue, utopiste, artiste, journaliste, sirène ou encore reine des bandits. Chaque destin a bouleversé le monde à sa manière, certaine touchée par la fatalité, et où chacune se retrouve dans l’adversité.
Une série que l’on imagine sans fin, tant les femmes aux parcours inspirants et méconnus sont nombreuses.

Dans un registre un peu différent, Pénélope Bagieu signe six planches sur l’été de ses 17 ans à retrouver dans les pages de Phosphore.

5. A l’intérieur des yôkai de Shigeru Mizuki, aux éditions Cornélius

https://www.instagram.com/p/BggxOahgrNI/?hl=fr&taken-by=editions.cornelius

Mi-juillet se terminait une exposition autour de l’enfer et des fantômes en Asie au quai Branly, à Paris.  L’occasion rêvée d’y découvrir la richesse de l’iconographie et des mythes et croyances qui entourent ces figures.
Le fantôme nourrit l’imaginaire, on le fantasme, il nous inquiète, révèle nos peurs enfouies ou nous fait rire.

Très présent dans la culture japonaise tant dans les livres, le cinéma, que dans l’histoire ou les croyances, ce livre s’intéresse plus particulièrement au yôkai, qui, jusqu’au XVII ème siècle, est synonyme de terreur et tenu responsable de tous les maux. Plus tard, avec l’évolution des connaissances, les gens cessent d’être effrayé par cette figure qui devient alors un divertissement. Le yokaï perd alors son côté effrayant au profit d’une attitude moderne et sympathique, très souvent reprise dans les mangas.
Le fonctionnement interne de chaque yôkai est très particulier et nécessite des organes spécifiques adaptés à son environnement et ses capacités. C’est ainsi à la façon d’un livre d’anatomie que Shigeru Mizuki a dessiné dans les années 1960 près de 85 coupes anatomiques de yôkai dans l’optique d’apporter le complément scientifique nécessaire à la compréhension de ces êtres magiques.

6. Georges Clooney de Phlippe Valette, aux éditions Delcourt.

Georges Clooney de Philippe Valette n’est pas une nouveauté, puisque  le premier tome est publié en 2013, mais il est trop bon pour passer à coté !
Georges Clooney c’est un super héros en collant rouge qui aide la police à résoudre un braquage perpétré par un mec déguisé en tortue ninja. Quelques mots pour résumer le premier tome, et qui, bien évidemment, ne le résume pas du tout.
On ne boude pas notre plaisir, les dessins sont au feutre et on adore ça. L’auteur nous sert des dessins décomplexés, à l’image de son héros. Les mots tombent toujours justes (bien que souvent volontairement mal orthographié) puisqu’on rigole même pour de vrai. Drôle et décalé parfois gênant, obsédé, on ne s’en lasse pas et il y a même 3 tomes. De quoi tenir tout l’été ! (ou deux heures).

En en petit bonus :

Bonus régressif conseillé aux moins de 18 ans : 
Pour tous les nostalgiques, Glénat ressort SuperTchô dans un numéro exceptionnel spécial été. Né en 1998, sous la houlette de Zep, le créateur de Titeuf, le magazine s’était arrêté en 2013.
Au menu on y retrouve certains héros de notre enfance : Titeuf, Lou, Mamette, Captain Bicep… les bandes-dessinées de notre enfance, aussi accompagnées de nouveaux talents !

Bonus interdit aux moins de 18 ans :
Il faudra être patient, mais le 12 Septembre, toujours aux éditions Glénat, sort la collection Porn’Pop que
Petit Paul de Bastien Vivès et Mathew Nolan accompagné d’Erika Moen avec Les joies du sexe-toy inaugurent en grande pompe. De quoi aborder la fin des vacances avec excitation ! 

BONNES VACANCES (bonne rentrée) ! 

Partagez avec vos amis :)
A voir aussi !
« Réaliser le branding entier d’un festival… Mon plus grand rêve ! » : rencontre avec Lozo Illu, illustratrice aux idées colorées
Dune : Deuxième Partie, ou l’art de filmer des visages comme des paysages

Dune : Deuxième Partie, ou l’art de filmer des visages comme des paysages

Deux ans après le succès du premier volet, Denis Villeneuve…

3 mars 2024

A la rencontre de The Twins Soul

A la rencontre de The Twins Soul

The Twin Souls, duo formé par les frères Guilhem et…

27 février 2024

Malina Cimino
Article écrit par :
Je ne parle que de dessin, mais toujours les plus beaux ! ? http://www.instagram.com/malinacimino

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.